Editorial

Les Cassandre qui annonçaient les atteintes que porteraient un jour ou l’autre à nos institutions les organismes internationaux auxquels nous avons imprudemment adhéré voient se confirmer avec éclat leurs prédictions dérangeantes.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, réunie à Strasbourg pour un débat sur l’islam en Europe, vient de demander à notre pays d’adopter un moratoire sur l’interdiction générale de construire des minarets décidée récemment par la majorité des Suisses qui votent. Comme si cela ne suffisait pas, ladite assemblée a recommandé à l’unanimité l’abrogation, dès que possible, de cette interdiction qui, selon elle, discrimine des communautés musulmanes. Ces messieurs-dames mettent sur le même pied la construction des minarets et des clochers, pour autant que soient respectées les conditions de sécurité publique et d’urbanisme. Les cinq politiciens qui représentent la Suisse à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, y compris l’UDC vaudois André Bugnon, ont tous approuvé cette recommandation au vote final. Ils ont bien tenté d’en faire modifier la formulation, mais, ayant échoué, ils se sont courageusement ralliés au texte initial. De toute façon, qu’importe la formulation? C’est le fond qui compte.

Il n’est plus temps de discuter du bien-fondé de la votation sur les minarets. Cette votation a eu lieu en toute légalité dans un pays qui, grâce au ciel, corrige, au moins en partie, les vices de la démocratie parlementaire par le recours à la démocratie directe. La majorité s’est prononcée en faveur de l’interdiction des minarets. Il n’y a pas à y revenir. Les mécontents peuvent toujours lancer une initiative proposant la suppression de l’interdiction. Nous nous ferons un plaisir de voter de nouveau. Mais il n’est pas tolérable qu’un organisme composé presque exclusivement d’ étrangers prétendument démocrates se mêle de corriger un choix tout ce qu’il y a de démocratique. Quant aux députés suisses qui ont participé à ce scandale, ils devraient être révoqués sur-le-champ et cela d’autant plus qu’ils ne représentent à Strasbourg que les parlementaires fédéraux qui les ont élus et partagent donc la honte de leur lâcheté.

Nos lecteurs savent depuis longtemps que nous ne sommes pas des thuriféraires de la déesse Démocratie. Nous sommes en revanche de chauds partisans de l’application des règles du jeu. Or le jeu veut que, en Suisse, une décision populaire soit respectée, même si cela déplaît à nos élus.

Lorsque, il n’y a pas si longtemps, la participation de la Suisse à la SDN se révéla incompatible avec sa neutralité, notre pays quitta le «machin» de l’époque. Nous devons aujourd’hui quitter le Conseil de l’Europe qui s’en prend à nos institutions.

Pas de juges étrangers en Suisse!

Le Pamphlet

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