Jeunesse en folie
Les Jeunes POP, les Jeunes Verts et les Jeunes Socialistes du canton de Neuchâtel sont pleins d'idées. La dernière en date consiste à réclamer par voie de motion populaire cantonale la distribution gratuite, dans divers lieux ouverts au public, de protections menstruelles1. Ces dernières, comme chacun sait, grèvent lourdement et injustement le budget des femmes de la puberté à la ménopause.
Ils sont réalistes aussi, ces jeunes gens: ils savent bien que quelqu'un devra payer ce «cadeau» fait aux femmes neuchâteloises. Mais ils veulent que la mesure soit financée «de manière sociale afin de préserver les personnes à bas et moyen revenu». Pour cela, ils ont trouvé une solution dont l'originalité laisse pantois: ils pensent «qu'une légère augmentation des impôts des grosses fortunes serait une solution qui permettrait une meilleure répartition des richesses».
Ils se surpassent aussi dans la définition des bénéficiaires de l'extraordinaire progrès social qu'ils préconisent: «Toute personne, quel que soit son genre, son statut de séjour ou sa condition financière, doit pouvoir avoir accès aux protections menstruelles sans discrimination.»
Quand on est de bonne foi, on comprend bien qu'il s'agit de favoriser «les plus démunis». Mais si, par malice, on pousse ce raisonnement absurde jusqu'au bout, un millionnaire de sexe masculin cisgenre devrait pouvoir se procurer des serviettes hygiéniques pour sa femme, ses filles ou sa vieille maman légèrement incontinente, sans risquer une discrimination qui ferait perdre le sommeil aux jeunes représentants de la gauche neuchâteloise.
Quel sera, à Neuchâtel, le prochain combat de la jeunesse de gauche? L'accès gratuit aux médicaments contre les troubles de l'érection sans discrimination pour «toute personne, quel que soit son genre, son statut de séjour ou sa condition financière»?
Tout est possible dans ce monde de fous.
M. P.
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