Travestis en bibliothèques

Une nouvelle mode sévit depuis quelque temps dans les bibliothèques helvétiques: sous couleur, entre autres choses, de promouvoir la lecture, certaines bibliothèques, financées par la fondation Bibliomedia, elle-même soutenue par l’Office fédéral de la culture, invitent des travestis aux atours, coiffures et maquillages plus que voyants, pour ne pas dire vulgaires, à lire des histoires à des enfants âgés de six ans et plus – plus favorablement connus sous le nom de drag queens, ces «promoteurs» sont généreusement rémunérés pour leur prestation avec l’argent du contribuable.

Le Peuple1 de Raphaël Pomey s’en émeut depuis un certain temps déjà et le conseiller national UDC Jean-Luc Addor a récemment interpellé le Conseil fédéral à ce sujet2.

Il y a lieu, en effet, de se demander si confronter des enfants si jeunes avec des personnes qu’on s’attend plutôt à trouver dans des boîtes de nuit est véritablement opportun et s’il n’y a pas derrière cette idée étrange une volonté de formater les esprits à l’idéologie LGBTQIA+ dès la plus tendre enfance.

Ce ne doit pas être le cas aux yeux du Département fédéral de l’intérieur, lequel aurait déclaré de manière «brève et limpide» que Bibliomedia a pour mission d’œuvrer à la promotion de la lecture et au développement des bibliothèques de lecture publique. Son mandat est défini dans un contrat de prestations avec l’Office fédéral de la culture. En particulier, Bibliomedia a le mandat de soutenir les bibliothèques dans leur mission d’accueil du public et de diffusion de la culture. Dans ce cadre, chaque bibliothèque est libre dans la programmation d’événements de diffusion.

Je me demande si le département du conseiller fédéral Alain Berset se montrerait aussi respectueux de la liberté des bibliothèques si ces dernières invitaient à leurs séances de promotion de la lecture le conseiller national UDC Jean-Luc Addor, M. Raphaël Pomey, rédacteur en chef du Peuple, ou, horresco referens, votre humble servante.

Nous ne le saurons jamais, car Bibliomedia et les bibliothèques qu’elle finance sont trop soucieuses de neutralité idéologique pour se commettre avec «les milieux de la droite conservatrice».

Qu’on en juge à ce que dit le site de Bibliomedia3:

Le choix des albums lus durant l’animation est soigneusement effectué; Tralala Lita4 – en contact avec des bibliothécaires et des médiatrices culturelles – sélectionne des histoires qui mettent en scène la diversité. Les albums parlent des différentes identités de genre et des manières de faire famille mais aussi de la force de grandir, du courage et de la fierté d’être soi-même. Citons quatre exemples: Ingénieuse Eugénie et Hector l’homme extraordinairement fort qui questionnent les stéréotypes de genre. Camille aux papillons, qui met en scène une petite fille transgenre ou encore Mes deux mamans, qui parle d’homoparentalité.

Comme on le voit, il s’agit uniquement de culture et de promotion de la lecture!

A mon avis de vieille radoteuse conservatrice, des lecteurs d’histoires enfantines traditionnelles déguisés – si on tient à un déguisement – en personnages de dessins animés seraient plus adaptés à des enfants qui, pour certains, sucent encore leur pouce.

Mariette Paschoud

 

1 https://www.lepeuple.ch/.

2 https://www.lematin.ch/story/lecture-de-drag-queen-le-conseil-federal-defend-la-liberte-648234372455.

3 https://www.bibliomedia.ch/fr/animations-lecture-avec-des-drag-queens-et-des-drag-kings-en-bibliotheque-une-ouverture-vers-la-diversite-et-la-litterature-jeunesse/.

4 La drag queen de service, ndlr.

Thèmes associés: Ecole - Egalité, discriminations - Jeunesse - Politique fédérale - Société

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