Ne dites pas…

Ne dites pas: «Récemment, c’est un Sénégalais décédé, suspecté d’être gay, qui a été brutalement exhumé de son tombeau et son corps brûlé vif par une foule en colère.» Dites: «Récemment, c’est un Sénégalais décédé, suspecté d’être gay, qui a été brutalement exhumé de son tombeau et son corps brûlé par une foule en colère.»

Cette phrase un peu bancale, tirée d’un article de Causeur intitulé Au Ghana, homophobie d’Etat1, m’a fait beaucoup rire, en dépit du fait que Causeur est un magazine fort estimable et que la situation décrite n’a rien de drôle.

Mais il y a des moments dans la vie où l’amusement fait, dans un premier moment, oublier le tragique.

On ne peut rien y faire: ou bien ce malheureux Sénégalais a été enterré vivant, ce qui a permis à ses ennemis de le brûler vif, ou bien il était décédé, comme on nous le dit, et à moins d’un retour à la vie inopiné et miraculeux, il a été brûlé mort.

Les mots ne sont pas innocents.

Le pinailleur

 

1 https://www.causeur.fr/au-ghana-homophobie-d-etat-279089.

Thèmes associés: Divers - Egalité, discriminations

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