Réarmement

Mme Viola Amherd, chef jusqu’à fin mars du Département de la défense, de la protection de la population et des sports, s’exprimant le 8 mars devant l’Assemblée des délégués de la Société suisse des officiers, a déclaré que «la sécurité de la Suisse est “inextricablementˮ liée à celle de l’Europe»¹.

C’est une évidence, même si cela n’implique pas une adhésion à l’Union européenne ou à l’OTAN: la Suisse est un point névralgique du continent européen, ce qu’avaient fort bien compris Bonaparte et ses adversaires, ainsi que le Congrès de Vienne, qui institua la neutralité armée de la Confédération.

L’UE annonce par la voix de Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, que, face à la menace russe, elle va se réarmer. Comme l’UE ne possède pas d’armée, on voit mal pourquoi l’annonce passe par dame Ursula, mais on comprend que les pays membres de l’UE vont se (re)donner les moyens de montrer les dents. On ne sait pas combien de temps cela prendra, on ne sait pas où trouver les sous, mais cela se fera un jour ou l’autre et la Suisse – indépendante et neutre?! – doit se (re)donner les moyens d’assurer sa propre sécurité – ne serait-ce que pour ne pas avoir à se réfugier honteusement sous le parapluie de ses voisins. On s’attendrait donc, en plus de l’acquisition de moyens techniques performants, à un durcissement du service militaire – certains pays envisagent de réintroduire la conscription obligatoire.

Mais le Conseil fédéral voit les choses autrement:

Le Conseil fédéral aimerait un service militaire moderne et plus souple (…). Il prévoit de raccourcir la durée des écoles de recrues en fonction des besoins de formation et de rendre plus flexible l’accomplissement des jours de service restants. L’objectif est de mieux concilier armée et vie professionnelle et privée².

La patrie est en danger! Allez au cinéma avec bobonne en sortant du travail!

M. P.

¹ 20 minutes du 10mars 2025.

² Ibid.