Le négationnisme climatique change de camp
Qui met en question l’alarmisme climatique et sa doctrine anthropogénique se fait traiter ipso facto de négationniste. Peu importe les nuances, le moindre faux pas fait de vous un horrible criminel car la référence au déni des exactions du régime nazi est évidente; c’est pour avilir que ce terme est utilisé à l’endroit de ceux qui ne s’alignent pas sur la doxa climatiste.
Pourtant, qui sont ceux qui nient la science en évitant d’en souligner les lacunes et les incertitudes? Si Greta Thunberg pouvait ne rien connaître de la climatologie, et donc dire des bêtises, les gardiens du Temple ont si bien établi leurs boutiques qu’il leur faut empêcher d’investiguer ce qui pourrait porter atteinte à leurs convictions; sinon, leur édifice s’effondrerait. Et si vous posez des questions? eh bien cela devient un délit d’opinion.
Alors que le premier groupe de travail du GIEC1 présente l’état de la science climatique de la manière la plus large possible, les deux autres2 opèrent un travail sélectif de conjectures et de spéculations dont le but est de fonder et justifier des politiques. Il n’y a rien de scientifique dans ces études remplies de sophismes, en particulier lorsqu’il s’agit de préférer les plus ruineuses mesures d’atténuation (le but de net zéro carbone) à l’adaptation au changement qui se produira tout de même. La contrainte y est aussi prônée par le biais d’un budget carbone imposé et arbitraire.
La science offre du grain à moudre à des trafiquants pour mésuser des modèles complexes afin de simuler l’évolution du climat selon diverses hypothèses et scénarii. Qu’en font-ils? Ils en évitent sciemment les limites et les incertitudes scientifiques, car celles-ci rendent les modèles impropres à l’extrapolation. Par exemple, alors que les vitesses de réchauffement calculées sont vastement exagérées, cette trop haute sensibilité aux émissions de gaz à effet de serre sera couplée à des scenarii irréalistes3 pour décrire un futur insoutenable. Dites-moi le résultat désiré je vous en concocterai une étude (sic) solide.
Autre exemple: attribuer un événement météorologique singulier au changement climatique est devenu monnaie courante alors que c’est une impossibilité dans l’état actuel de la science. D’une part, le climat n’est pas une cause mais une résultante à très long terme de toutes sortes de facteurs, dont les activités humaines font bien sûr partie. Et d’autre part, comme le système est chaotique et de très haute variabilité, un événement peut ou non se produire sans qu’il soit possible de l’attribuer à une seule des multiples perturbations4 entrant en jeu. Malgré cet état de fait bien connu des climatologues, les Diafoirus de service le nient ou l’ignorent sciemment pour, à chaque événement, suggérer doctement une relation de cause à effet entre changement climatique anthropogène et malheur vécu. Ce négationnisme antiscientifique est devenu doxa officielle, mensonge répété à l’envi tant par le présentateur de la météo à la télé (renvoyé s’il ne se laisse pas corrompre) que par le secrétaire de l’Organisation des Nations Unies qui n’a vraisemblablement rien d’autre à faire.
On peut se moquer des quelques platistes qui feraient le tour du monde pour clamer que la Terre n’est pas ronde, mais on ne peut ignorer les mauvaises intentions de la part de politiciens et d’intellectuels menteurs et irresponsables à propos de l’alarmisme climatique. Agrémentés de leurs postures moralisantes, ce n’est pas à la hauteur des défis qui nous sont posés.
Michel de Rougemont
1 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ou GIEC (en anglais Intergovernmental panel on climate change ou IPCC) chargé d’évaluer l’ampleur, les causes et les conséquences du changement climatique en cours.
2 WG II dédié aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité, et WG III aux mesures d’atténuation.
3 Le fameux pathway SSP5-8.5 qui est systématiquement présenté comme le courant normal, «business as usual» si rien n’était entrepris, ce qui est un mensonge. Il suppose un triplement des émissions en 2075, totalement irréaliste, mais qui permet de produire des diagrammes magnifiquement alarmants, avec un réchauffement moyen de 3.3 à 5.7 °C vers la fin du siècle.
4 Voir à ce sujet un récent article paru dans Nature qui montre que les précipitations dans le bassin méditerranéen ont une haute variabilité dans le temps et l’espace et que des épisodes de sécheresse ou d’inondation ne suivent pas de tendance à long terme. https://doi.org/10.1038/s41586-024-08576-6.
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