Bricoles

Chiens dangereux

C’est décidément le monde à l’envers: c’est le Conseil des Etats, Chambre supposée représenter les cantons, gardienne du fédéralisme, qui voulait absolument une loi fédérale sur les chiens dangereux et c’est grâce au Conseil national que cette énième tentative de centralisation a – heureusement – échoué.

Les simplificateurs, au nombre desquels on a la désagréable surprise de compter l’ami Oskar Freysinger, plaidaient que mieux valait un texte valable pour toute la Suisse que vingt-six solutions cantonales. C’est la rengaine habituelle censée justifier tout abandon de la souveraineté des Etats. C’est la même antienne qui a permis la création de l’euro et la politique agricole de l’Union. On peut juger des résultats. C’est en vertu de ce raisonnement qu’on va subir la nouvelle procédure civile et pénale, et que l’allemand deviendra la seule langue en usage dans l’administration fédérale, avant de devenir la seule langue officielle de la Suisse.

Les centralisateurs ne vont pas désarmer: un nouvel article constitutionnel devrait permettre à la Confédération de légiférer sur «la protection de l’être humain contre les blessures provoquées par des animaux gardés par l’être humain», selon le charabia fédéral. Si cet article est approuvé par le peuple et les cantons, il ne fait pas de doute qu’une loi fédérale sur les chiens dangereux remplacera les solutions cantonales.

Seniors

La colonne des lecteurs de mon quotidien favori est occupée par l’indignation des seniors qui accusent les transports publics de les empêcher de voyager avant neuf heures du matin!

Il y a malentendu: les TL offrent – librement – un abonnement à prix réduit aux rentiers AVS qui sont prêts à accepter quelques restrictions d’horaires. Personne n’est obligé de souscrire un tel abonnement et personne n’est empêché de voyager à n’importe quelle heure! Je pourrais bénéficier de cet abonnement, mais je préfère payer le tarif plein et voyager quand bon me semble.

Que les papys grincheux et les vieilles qui n’ont rien à faire de toute la journée, mais qui veulent absolument faire leurs courses dès sept heures du matin, et encombrer les bus au moment de la plus forte affluence, fassent comme moi: un abonnement à tarif plein!

Micheline Calmy-Rey

Selon un sondage de 24 heures, 68% des personnes interrogées estimaient que Mme Calmy-Rey ne devait pas être élue présidente de la Confédération, contre 29 % des sondés, qui soutenaient l’avis contraire.

Mme Calmy-Rey a néanmoins été élue, grâce à la règle absurde consistant à compter les bulletins blancs (vingt-sept) comme des bulletins nuls. Il y a eu deux cent vingt-trois bulletins délivrés et deux cent vingt-deux bulletins rentrés. Nuls: six.

Cela signifie logiquement que deux cent seize bulletins étaient valables et que la majorité absolue était de cent neuf voix. Mme Calmy ayant obtenu cent six voix, elle n’est donc pas élue!

C.P.

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