Bricoles

Enterrons les civilistes

Il y a quelques jours, confortablement installés sur la terrasse et sirotant un petit blanc du coin, nous discutions des événements de Libye, des risques de recevoir un engin explosif sur la figure et de l’utilité des abris PC, que le monde entier nous envie. Il ressortit de la conversation que l’on aurait bien de la peine à s’abriter rapidement dans les abris existants tant ils sont nombreux à servir de débarras, bien que l’on puisse évidemment se désaltérer du contenu des caves à vin. Mais la question qui s’est posée à nous fut surtout celle de savoir si réellement il serait possible de survivre plusieurs mois à huis-clos, sous terre et dans une promiscuité à laquelle personne n’est préparé.

Et c’est alors qu’une idée salvatrice a surgi: il faut organiser un test grandeur nature, remplir complètement plusieurs abris PC répartis en Suisse avec des jeunes chevelus qui resteraient six mois à l’intérieur, et voir comment cela se passe. Mais comment trouver des volontaires motivés pour cette périlleuse mission? Bon sang, mais c’est bien sûr: les civilistes toujours plus nombreux, prêts à tout pour ne pas servir leur pays les armes à la main, semblent parfaitement qualifiés, et, qui plus est, cela donnerait sans doute une excellente émission de téléréalité pour la TSR… (xs)

Unité retrouvée

On apprenait le 21 mars cette bouleversante nouvelle: «La Belgique, incapable depuis près de quatre ans de s’entendre sur son propre avenir, a refait provisoirement mais néanmoins spectaculairement son unité sur le dossier libyen en devenant l’un des premiers pays de l’UE à participer aux frappes aériennes.»

Comme quoi, quand on est fatigué de se taper dessus, on se repose en allant ensemble taper un peu sur les autres! (mp)

Où donc ont-ils la tête?

Le mardi 22 mars, un convoi de vingt véhicules militaires britanniques convoyant du personnel et du matériel d’entretien aéronautique, transport lié aux mesures de l’ONU contre la Libye, a traversé la Suisse de Bâle à Chiasso. Nos «alliés» anglais étaient escortés par la sécurité militaire helvétique, avec, bien entendu, la bénédiction des autorités fédérales, Département des affaires étrangères en tête, avec lequel avait été négociée l’opération.

La Suisse a donc prêté la main à l’intervention de la «communauté internationale» en Libye. Personne ne nous fera croire, quoi qu’en dise Berne, que cette complicité est compatible avec notre neutralité, à laquelle, nous avait-on promis – il est vrai que nous n’y avions pas cru une seule minute –, notre adhésion à l’ONU ne devait porter atteinte en aucun cas. Cette illustration des mensonges officiels est d’autant plus inadmissible que le convoi en question aurait fort bien pu passer par la France, qui fut dès le début, comme chacun sait, à la pointe du combat pour la démocratie et la protection des civils dans le pays du colonel Kadhafi.

Décidément, chaque fois que la Libye est en jeu, notre Micheline et ses collègues perdent la tête! (mp)

Grotesque

La municipalité de Renens ne veut pas de vidéosurveillance à la gare. Elle a proposé de créer en lieu et place un observatoire de la sécurité chargé de suivre la situation.

Cette mesure d'une rare efficacité réjouira tout le monde: elle donnera bonne conscience à la Municipalité; elle permettra d'offrir des places et des coups de blanc à des âmes dévouées pleines d'excellentes intentions; et les voyous pourront continuer à opérer en toute tranquillité.

Que demande le peuple? (mp)

Pas de panique

En dépit des événements du Maghreb, le Conseil fédéral juge inutile de s’affoler. Il «ne craint pas une arrivée massive de migrants d’Afrique du Nord dans l’immédiat. Selon lui, le pays a du temps pour s’y préparer.»

Se préparer à quoi? A accueillir un flot d’immigrants ou à filtrer une foule de migrants? (mp)

Partenaire sérieux

Un colloque sur l’islamophobie organisé principalement par le Collectif des Musulmanes et Musulmans de Suisse (CMMS) – qui osera prétendre, devant une telle appellation, que les musulmans méprisent les femmes? – se tiendra en la salle du Grand Conseil vaudois le 14 mai. Le Canton a accepté de louer la salle, car «on [lui] a décrit un colloque scientifique» et «le CMMS est un partenaire sérieux»… contrairement, apparemment, à l’UDC qui s’est vu refuser naguère l’autorisation de tenir son congrès fédéral dans les murs de l’Université de Lausanne. (mp)

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