Aiment-ils donc qu'on les haïsse?

La compagnie aérienne à bas coûts EasyJet a été condamnée vendredi à 70'000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé l’accès d'un avion à trois personnes handicapées non accompagnées, en avançant des raisons de sécurité. Cette condamnation est conforme aux réquisitions du parquet, qui avait estimé lors de l’audience que les faits reprochés à la compagnie aérienne portaient «atteinte à la dignité humaine». «C'est une décision qui va faire date», s’est réjoui à l’énoncé du jugement Me Patrick de la Grange, avocat des trois plaignants et de l’Association des paralysés de France (APF), partie civile dans cette affaire (Dépêche AFP du 13 janvier 2012).

Cette condamnation révèle une nouvelle fois la mainmise des idéologues socialistes sur ce qu’on appelle encore communément, par une habitude qui confine à l’abus de langage, «la justice» – française en l’occurrence, mais les tribunaux suisses ne sont guère en reste. Outre la justification de leur propre utilité par le désaveu systématique de leurs chers confrères, la principale préoccupation des juges est de condamner avec opiniâtreté les moutons noirs traditionnels de leur famille politique: les entreprises, les riches, les automobilistes, les policiers, etc. Lors du procès évoqué ci-dessus, un procureur nommé Abdelkrim Grini s’est ainsi lancé dans une diatribe véhémente contre la «politique commerciale agressive [d’EasyJet] qui consiste à compresser au maximum les coûts d'exploitation». Monsieur le procureur a sans doute passé plus de temps à lire Marx qu’à étudier le droit…

Cette corruption – au sens premier du terme – de la justice encourage bien évidemment une foule d’individus sans dignité à rançonner sans vergogne les entreprises sous les prétextes les plus fumeux. Par exemple, une dépêche de presse diffusée le même jour que celle évoquée plus haut annonçait que le même tribunal de Bobigny avait aussi condamné la compagnie Air France à payer 146'000 euros de dommages et intérêts à un passager qui prétendait avoir été «empoisonné» après avoir bu un café «qui aurait contenu, selon lui, un produit servant à déboucher les canalisations». Les juges ont estimé que le malaise subi par le passager avait les caractéristiques d’un accident et que la responsabilité du transporteur devait s’appliquer. Dans le même ordre d’idées, on pense aussi à l’ignoble aubaine que représente désormais chaque catastrophe aérienne, maritime, ferroviaire ou autre pour les familles des victimes, qui brandissent cyniquement leurs larmes devant les tribunaux en sachant qu’elles n’auront aucune peine à obtenir des sommes d’argent inespérées.

A force de menaces judiciaires, on pousse les entreprises à se protéger contre tous les risques, même les plus improbables… au point qu’elles finissent par refuser d’embarquer un handicapé non accompagné, ce qui permet aux juges de les condamner pour discrimination.

Mais la principale réflexion que nous inspire la condamnation rapportée en début d’article, c’est l’étonnante obsession de certaines catégories d’individus à vouloir se faire haïr du reste de la société à force de se poser en victimes: du racisme, du sexisme, de l’homophobie, du capitalisme, de la répression policière, de la circulation automobile, et on en passe. Ces gens semblent ne pas s’apercevoir qu’à force de jouer à Agnan (heureux ceux qui ont lu Les aventures du Petit Nicolas), ils suscitent une animosité grandissante: on n’aime pas les minorités ethniques ou sexuelles, on raille les femmes, on invective les piétons et les cyclistes… et maintenant il faut encore mépriser les handicapés qui se conduisent comme de sales chouchous! N’est-ce pas dommage d’en arriver là juste pour pouvoir prendre place dans un avion?

Pollux

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