En direct de Sirius

La loi des peigne-culs

«Voici votre table, M. Limpertinent... Je vous souhaite une bonne soirée, M. Limpertinent.» Max mande d’un signe Slavko, son sommelier préféré: «Vous qui êtes raffiné, pouvez-vous m’expliquer cette innovation: dans ce pays où tout homme bien né ne saurait reconnaître sans son invitation une dame accompagnée, comment se fait-il que par deux fois votre hôtesse ait aboyé mon nom?» Alors, Slavko, partageant le sourire de connivence navrée du maître d’hôtel aussitôt accouru: «Ce sont les instructions de la direction. Certains Anglo-Saxons et nombre de gens de fortune récente y tiennent absolument… au grand agacement de nos clients de la vieille Europe. Nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus.» Mais c’est d’Iris qu’est venue la meilleure garantie d’anonymat: «La prochaine fois, pour être sûrs, nous pourrions décider d’un nom d’emprunt qui fige... “Kadhafi” par exemple…»

Pour une meilleure normalisation des usages postaux

Il fut un temps ou une simple adresse de bon sens portée sur une enveloppe suffisait: «M. W, rue X, ville Y, pays Z». Advint alors le code postal, précédé de l’initiale du pays. Mais nous voilà aujourd’hui sommés d’appondre en toutes lettres le nom de ce dernier. C’est paraît-il pour faciliter la tâche à des lecteurs optiques bornés et à certains facteurs d’importation à l’entendement limité. Au gré des systèmes, cela donne parfois des résultats cocasses selon que le zéro initial du code est significatif ou non, ou que l’automate de tri décide que la simple mention de l’avenue d’une défunte princesse vaut automatiquement un crochet par la principauté d’icelle, quand bien même le pays de destination réelle serait aux antipodes. Il paraît que l’ordinateur serait un comptable doté d’humour; c’est possible mais, dans les cas critiques, il se montre invariablement d’une navrante psychorigidité. Ceci, combiné à l’état avancé de délabrement culturel de nos administrations, fait d’un recours impératif et définitif au pictogramme une solution tout indiquée.

Et… quatre de chute en Afghanistan! (Un ministre droit dans les bottes des autres)

Janvier 2012: quatre malheureux supplétifs français de l’OTAN sont assassinés. Ce qui porte à quatre-vingt-deux le score des morts – pour quelle «patrie»?! – au pays du bouzkachi. Et de Paris, M. Juppé, ministre adjoint au «Glozi»1 Lévy (Bernard-en-rit) pour les affaires étrangères à la France, d’expliquer que ces malheureux soldats, dont la condition est de se faire massacrer en Afghanistan pour le plus grand bien de la mondial-démocratie, y seraient pour répandre – aux frais du contribuable hexagonal – les «valeurs» de cette dernière et faire enfin triompher l’axe du bien… un peu comme en Libye, où l’on s’est remis à torturer – mais cette fois «les autres» – avec un bel entrain. «Comme les Américains à Abou-Graïb», se justifient-ils là-bas, ce qui vaut son pesant de «lévytation». Et il en va sans doute de même dans pas mal de pays du nord de l’Afrique nouvellement accablés du don démocratique, un peu revu et corrigé par les frères musulmans du coin. A propos, avez-vous remarqué l’extrême discrétion du «sionosophe hertzien» depuis ces brillants résultats?

Pour une plus grande «participation»?

Mémoire collective, conscience collective, culpabilité collective? Non coupable et lassé de ne rien voir poindre en matière d’amélioration de la condition humaine; voyant en parallèle la mienne propre de «cochon de payant» sans cesse s’aggraver, je suis de moins en moins sensible aux activités de groupe et autres jeux d’équipe qu’ON prétend m’imposer. J’ai donc décidé de jouer «perso» en attendant la venue de l’homme d’Etat qui aura enfin à cœur le simple bien-être de son peuple et pas du tout le souci d’être populaire. Il en a existé quelques-uns. Ils ont fait long feu. Cherchez, cherchez...

La dernière allemande (un pur produit de fermentation)

Un ami carthaginois me narre la dernière qui circule à Berlin. En voici la version courte:

Début mai 1945, Hitler a été exfiltré en Patagonie. Plus que centenaire, le végétarien n’en continue pas moins de cultiver le jardin de sa petite ferme. Une délégation de jeunes patriotes allemands consternés de l’état de leur pays le trouve binant son champ. «Mein Führer, ça va très mal en Allemagne…» Et de dresser le constat de ce qui les accable: «Nous sommes envahis par les Turcs. La légitimité du régime politique est sujette à caution: nous sommes toujours en état d’armistice! En plus on nous bâillonne…» Chaque argument s’attire invariablement la réponse: «Trop vieux… fatigué… mal aux genoux…» Et les autres de revenir à la charge: «Il nous faut secourir les Grecs dépensiers et ruinés, et tous ceux qui, en Europe ne fichent plus rien et que nous tenons à bout de bras. On nous plume… Les euros sont fatigués; on regrette le Deutschemark… On n’en peut plus; il faut que vous rentriez d’urgence remettre les choses en ordre…» Alors, de guerre lasse, le Führer:

«Bon… d’accord… mais alors, à une condition. Eh bien! cette fois-ci: méchants

Max l’Impertinent

1 De la novlangue “GLObal ZIonist” (Sioniste mondial).

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