Editorial
Le canton de Bâle-Ville est à la pointe du progrès en matière d’éducation sexuelle. Il n’a pas encore trouvé le moyen d’introduire cet enseignement dans les pouponnières, mais nous ne serions pas surpris qu’un groupe d’étude, évidemment coaché par le Centre de compétence pour l’éducation sexuelle à l’école de Lucerne – qui, semble-t-il, se considère comme la haute autorité dans ce domaine éducatif prioritaire –, se penche doctement sur la question, essentielle s’il en est. En attendant, l’éducation sexuelle est obligatoire dans les écoles du canton de Bâle-Ville dès l’âge de quatre ans et elle est assortie d’une sex-box contenant entre autres des livres aux images suggestives et des sexes en peluche.
Devant la vive réaction de certains parents particulièrement ingrats, rétrogrades et coincés, le Département de l’instruction publique bâlois se défend, fort mal d’ailleurs. D’un côté, il prétend, si l’on en croit la presse, que «la fameuse “valise sexuelle”, avec ses pénis en bois et autres vagins en peluche, n’est utilisée que dans les dernières années scolaires», c’est-à-dire par des enfants trop grands pour ces doudous d’un nouveau genre; d’un autre côté, il a rebaptisé la sex-box «matériel pédagogique pour l’éducation sexuelle destinée à l’école maternelle et à l’école primaire de Bâle-Ville», ce qui, on en conviendra, est beaucoup plus joli et montre clairement, par ailleurs, que les tout petits sont bel et bien concernés.
Ajoutons ceci, pour que le tableau soit complet: obtenir pour ses enfants une dispense de cours d’éducation sexuelle s’apparente, à Bâle-Ville, au parcours du combattant.
Il est donc tout à fait normal que les opposants aux abus et diktats de l’école en matière d’éducation sexuelle tentent de se donner les moyens de contrôler la situation. Hélas! Hélas! ils n’ont rien trouvé de plus intelligent que le lancement d’une initiative fédérale – une de plus! – intitulée «Protection contre la sexualisation dans les jardins d’enfants et les écoles primaires». Selon la presse, toujours – nous n’avons malheureusement pas trouvé le texte de l’initiative, qui serait actuellement soumis à l’examen de la Chancellerie fédérale –, il s’agit d’obtenir le retrait du matériel pédagogique érotique et pelucheux, ainsi que l’introduction progressive de l’éducation sexuelle à l’école à partir de la troisième primaire seulement et sous réserve de l’autorisation des parents.
Si excellentes que soient les intentions des parents bâlois, cette démarche doit être combattue énergiquement.
Tout d’abord, elle pèche par le fond, car elle ne remet pas en cause le principe même de l’éducation sexuelle à l’école, lequel est pourtant à l’origine de toutes les initiatives malheureuses des sexo-pédagogistes et autres obsédés de la «santé sexuelle» des Suisses qui imposent leurs conceptions aux autorités scolaires des cantons. La sexualité est une affaire privée, une affaire intime, une affaire à laquelle on donne beaucoup trop d’importance et qui n’a pas plus sa place dans les salles de classe que sur les places publiques ou dans les préoccupations des pères jésuites zougois. L’occasion se présentait de s’attaquer à cette mode ridicule – quitte, il est vrai, à risquer quelques suppressions d’emplois au fameux Centre de compétence pour l’éducation sexuelle à l’école de la HEP de Suisse centrale et chez Profa. Il est très fâcheux qu’elle n’ait pas été saisie.
L’eût-elle été toutefois que le deuxième défaut de l’initiative, à savoir son caractère fédéral donc centralisateur, n’en eût pas été moins rédhibitoire. Jusqu’à preuve du contraire, les questions scolaires relèvent de la souveraineté cantonale et il n’y a aucune raison pour que la conception de l’éducation des enfants en matière de sexe soit la même de Genève à Romanshorn, bien au contraire: s’il y a un sujet qui est influencé par les mentalités, c’est bien celui-là. Et l’on peut raisonnablement supposer que la mentalité d’un Genevois à cet égard n’est pas la même que celle d’un citoyen de Romanshorn.
Pourquoi donc les parents rebelles bâlois n’agissent-ils pas par le biais d’une initiative populaire cantonale?
Au diable la fédéralomanie!
Le Pamphlet
Devant la vive réaction de certains parents particulièrement ingrats, rétrogrades et coincés, le Département de l’instruction publique bâlois se défend, fort mal d’ailleurs. D’un côté, il prétend, si l’on en croit la presse, que «la fameuse “valise sexuelle”, avec ses pénis en bois et autres vagins en peluche, n’est utilisée que dans les dernières années scolaires», c’est-à-dire par des enfants trop grands pour ces doudous d’un nouveau genre; d’un autre côté, il a rebaptisé la sex-box «matériel pédagogique pour l’éducation sexuelle destinée à l’école maternelle et à l’école primaire de Bâle-Ville», ce qui, on en conviendra, est beaucoup plus joli et montre clairement, par ailleurs, que les tout petits sont bel et bien concernés.
Ajoutons ceci, pour que le tableau soit complet: obtenir pour ses enfants une dispense de cours d’éducation sexuelle s’apparente, à Bâle-Ville, au parcours du combattant.
Il est donc tout à fait normal que les opposants aux abus et diktats de l’école en matière d’éducation sexuelle tentent de se donner les moyens de contrôler la situation. Hélas! Hélas! ils n’ont rien trouvé de plus intelligent que le lancement d’une initiative fédérale – une de plus! – intitulée «Protection contre la sexualisation dans les jardins d’enfants et les écoles primaires». Selon la presse, toujours – nous n’avons malheureusement pas trouvé le texte de l’initiative, qui serait actuellement soumis à l’examen de la Chancellerie fédérale –, il s’agit d’obtenir le retrait du matériel pédagogique érotique et pelucheux, ainsi que l’introduction progressive de l’éducation sexuelle à l’école à partir de la troisième primaire seulement et sous réserve de l’autorisation des parents.
Si excellentes que soient les intentions des parents bâlois, cette démarche doit être combattue énergiquement.
Tout d’abord, elle pèche par le fond, car elle ne remet pas en cause le principe même de l’éducation sexuelle à l’école, lequel est pourtant à l’origine de toutes les initiatives malheureuses des sexo-pédagogistes et autres obsédés de la «santé sexuelle» des Suisses qui imposent leurs conceptions aux autorités scolaires des cantons. La sexualité est une affaire privée, une affaire intime, une affaire à laquelle on donne beaucoup trop d’importance et qui n’a pas plus sa place dans les salles de classe que sur les places publiques ou dans les préoccupations des pères jésuites zougois. L’occasion se présentait de s’attaquer à cette mode ridicule – quitte, il est vrai, à risquer quelques suppressions d’emplois au fameux Centre de compétence pour l’éducation sexuelle à l’école de la HEP de Suisse centrale et chez Profa. Il est très fâcheux qu’elle n’ait pas été saisie.
L’eût-elle été toutefois que le deuxième défaut de l’initiative, à savoir son caractère fédéral donc centralisateur, n’en eût pas été moins rédhibitoire. Jusqu’à preuve du contraire, les questions scolaires relèvent de la souveraineté cantonale et il n’y a aucune raison pour que la conception de l’éducation des enfants en matière de sexe soit la même de Genève à Romanshorn, bien au contraire: s’il y a un sujet qui est influencé par les mentalités, c’est bien celui-là. Et l’on peut raisonnablement supposer que la mentalité d’un Genevois à cet égard n’est pas la même que celle d’un citoyen de Romanshorn.
Pourquoi donc les parents rebelles bâlois n’agissent-ils pas par le biais d’une initiative populaire cantonale?
Au diable la fédéralomanie!
Le Pamphlet
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