Choisis ton amalgame!

Il y a des gens que l’on peut amalgamer, et d’autres pas. Il importe de bien distinguer entre ces deux cas.

On l’a vu récemment en France: lorsque plusieurs militaires portant l’uniforme sont abattus en pleine rue, il s’agit d’un regrettable fait divers commis par un individu isolé et non identifié. Mais lorsqu’on réalise que les victimes portent des noms à consonance arabe, et que le tueur s’en prend à une école juive, chacun pense à un extrémiste de droite, et alors on pointe du doigt – ou même des dix doigts – tout ce qui est à la droite de l’extrême gauche: Marine Le Pen et le FN, Nicolas Sarkozy et l’UMP, leurs discours, leurs militants, leurs ancêtres les Gaulois et les Hongrois (voyez Victor Orban…), l’armée française d’hier et d’aujourd’hui, les paras; tous coupables d’entretenir un «climat de haine».

En fin de compte, le tueur est un jihadiste musulman. Et ça, ça fait peur. Pas pour tous les innocents qui vont encore se faire dézinguer, mais pour les risques d’amalgame. On nous demande donc de ne surtout pas faire d’amalgame entre le jeune Mohammed Merah et les milliers d’autres musulmans qui, comme lui, proclament leur haine de l’Occident. Surtout pas d’amalgame avec les centaines d’individus identifiés sur territoire français pour avoir suivi, comme lui, un entraînement en Afghanistan. Surtout pas d’amalgame entre Mohammed Merah et les crimes qu’il revendique.

Nous connaissons aussi cela en Suisse. Quand un rappeur kosovar délinquant et haineux se voit offrir les plateaux de la radio et de la télévision d’Etat et de pleines pages dans les journaux du groupe Edipresse (désormais Tamedia) pour lancer ses appels au meurtre contre les policiers et contre les Suisses tous fachos et tous racistes (lire l’article d’Olivier Grivat paru le 9 avril sur LesObservateurs.ch), on ne saurait lui reprocher un quelconque amalgame; ce n’est que son vécu, son ressenti personnel par rapport à une société qui l’accueille mal.

En revanche, il nous incombe, à nous, de ne pas tomber dans la tentation d’un amalgame avec les autres jeunes «issus de la diversité» (expression qui désigne des gens ayant presque tous des caractéristiques ethniques, sociales et religieuses communes) qui hurlent les mêmes incitations à la haine et à la violence. Nous ne devons pas faire d’amalgame avec les voyous qui passent à l’acte et agressent policiers, pompiers et ambulanciers après s’être gavés de telles «chansons». Nous ne devons pas non plus faire d’amalgame entre la RTS, Edipresse et l’extrémisme de gauche.

Contrairement au Pamphlet qui, lui, peut être amalgamé à tort et à travers – mais pas avec l’extrême gauche, ni avec les casseurs, ni avec les islamistes, et c’est ce qui importe finalement.

Pollux

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