Rien n'est jamais acquis...

Cet adage de la sagesse populaire devrait être rappelé aux hordes hurlantes qui s'indignent un peu partout des coupes budgétaires qui mettent à mal les prestations sociales, la formation, la santé et tout ce qui coûte aux Etats.

Presque tout le monde sait que la réalité n'est pas figée, qu'elle change au gré des crises, des modes et des révolutions. L'entrepreneur a conscience qu'il devra chaque année évoluer en fonction des modifications de la demande et le paysan sait qu'il devra s'adapter aux caprices de la météo. Seule le gauchiste syndicaliste – abrégé GS, c'est plus frais entre camarades – vit dans un monde qui n’appartient qu'à lui, dans lequel la réalité n'évolue que dans le sens du progrès constant. Dans ce monde merveilleux, un avantage obtenu une fois est un acquis sur lequel il n'y a pas à revenir. Ainsi, lorsque par hasard des circonstances malheureuses jettent la planète entière dans une épouvantable crise, laissant les Etats exsangues et des pans entiers de l'économie au bord de l'effondrement, le GS s'offusque qu'on lui demande de participer à l'effort collectif en renonçant temporairement à certains de ses avantages.

Il serait bon d'organiser pour ces messieurs des ateliers découvertes sur le thème «je gère un budget», qui leur permettraient de prendre conscience que les sous qui payent les salaires ne sont pas imprimés par l'employeur et que les subventions étatiques nécessitent des recettes fiscales.

Xavier Savigny

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