De l'inculture à la mauvaise foi

 

 

         Dans le débat public sur le thème d’actualité du «mariage gay», le clergé conciliaire ne donne que l’apparence de l’orthodoxie doctrinale. Celle-ci est en effet filtrée au point de faire passer une position doctrinale certaine et immuable pour un simple courant d’opinion, quelque objectifs qu’en soient les fondements. La malice de ce clergé tient à son silence – un silence coupable – sur la pertinence de toutes les condamnations antimodernistes du Magistère authentique de l’Eglise, condamnations qui trouvent en l’occurrence une frappante actualité.

         Ce silence doit s’interpréter comme un signe incontestable de lâcheté dans la défense publique de la vérité morale, tronquée par des pasteurs infidèles à leur mission. Ce coupable silence a pour objet la mise en cause de l’autorité même de l’Etat démocratique moderne, qui  s’autorise à manipuler des notions de droit naturel dont il n’est le maître à aucun titre, sous le fallacieux prétexte qu’une procédure démocratique justifierait tout et n’importe quoi.

         Or voici quelques condamnations énoncées en 1864 par le pape Pie IX dans son Syllabus ou résumé des principales erreurs de notre temps:

         1.      Proposition no LVI, condamnée: «Les lois de la morale n’ont pas besoin de la sanction divine, et il n’est pas du tout nécessaire que les lois humaines se conforment au droit naturel ou reçoivent de Dieu le pouvoir d’obliger.»

    2.   Proposition no LX, condamnée: «L’autorité n’est autre chose que la somme du nombre et des forces matérielles.» 

3.   Proposition no LXI, condamnée: «Une injustice de fait couronnée de succès ne préjudicie nullement à la sainteté du droit.»      

4.   Proposition no LXXIX, condamnée: «Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l’esprit, et propagent la peste de l’Indifférentisme

         De là à conclure que ce magistère-là avait une connaissance plus sûre de la réalité humaine et des lois sociales que ceux qui, aujourd’hui, prétendent à sa succession, il y a un pas que tout chrétien peut franchir allègrement avec la meilleure bonne conscience. Ceci pourrait faire l’objet d’un chapitre d’un nouveau traité portant ce titre, et que l’on pourrait dédier à tous les MMgrs Vingt-Trois, Barbarin et autres Morerod: Petit traité de l’herméneutique de la discontinuité en milieu prétendument catholique.

Michel de Preux

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