En direct de Sirius




Pain, jeux et gadgets (air du temps)







Je rêve d’un appareil – portatif, pourquoi pas? – qui fasse seulement «dring»; avec lequel je puisse parler à qui je veux sans être identifié et «logé» à plus ou moins cinq mètres; un objet dont les microcircuits renonceraient à m’inviter à «réseausocialiser» ou à voyager à prix d’ami en des lieux exotiques, ou à connaître le numéro de l’immeuble devant lequel je me tiens… ou le cours du shekel contre le dollar américain… ou le temps qu’il va faire dans trois jours à Innsbruck ; qui ne permettrait pas que du silicium me propose une pizza sur mesure dans les meilleurs délais, ou la découverte du dernier rap de Dukon, ou un moment inoubliable avec l’âme sœur du genre de mon choix «momentanément disponible dans un rayon d’un kilomètre», le tout, bien entendu, dans un sabir «essemessique» fait d’onomatopées mêlées d’émoticons et autres pictogrammes à contrister Champollion. Bref, je rêve d’un truc qui ne puisse faire et ne fasse que ce que je lui demande et RIEN d’autre. Jadis, cela s’appelait un téléphone.







Pour le reste, j’ai tout ce qu’il me faut. Si un peu de sable, une tige de jonc, un stylet et une ficelle ont suffi à Euclide, il doit m’être possible, dans la langue de mon choix, avec juste un crayon, de jeter quelques idées sur une feuille. Je concède toutefois au machin sur lequel je tape ces lignes une appréciable économie de papier et l’abandon total de la gomme.







 







La roue et la sagesse







On a beaucoup moqué les Indiens d’Amérique pour n’avoir jamais inventé la roue. A considérer l’agitation frénétique où les conséquences de cette brillante invention ont fini par nous mener, je me demande si cette abstention n’était pas plutôt la marque d’une grande sagesse: s’ils ont été moins loin et moins vite à dos d’apaloosa, les peaux-rouges ont peut-être cheminé plus loin dans la pensée et pas mal gagné en équilibre mental. Cela dit, à observer leur descendance, rattrapée par le progrès, occupée comme les autres, les yeux rivés sur les feux rouges, à retenir ses chevaux-vapeur dans les embouteillages, je constate l’évidence de leur échec et l’inutilité de mon hypothèse.







 







Bienvenue en République Socialiste Française!







…où, malgré la crise, la vie est de plus en plus gay et où chaque jour voit un nouveau miracle:







– Solidaire des moroses et des nécessiteux, le candidat Hollande s’engage – main sur le cœur – à réduire son traitement et celui de ses ministres? Le Conseil constitutionnel le lui interdit au motif qu’une telle décision n’est pas dans les attributions présidentielles.







– Le peuple se dresse en masse contre le mariage homo? Dociles, les préfets retournent leurs jumelles et divisent par cinq le nombre des manifestants.







– Il réclame un référendum sur le sujet? On lui répond, la bouche en cul de poule, que le cas n’est pas prévu par la Constitution.







– Il s’insurge CONTRE des lois qu’il juge contre nature? Le Sénat vote POUR à main levée: le peuple ne connaîtra JAMAIS les noms de ceux qui sont allés contre sa volonté.







– «Pépère-le-pingouin» coule dans les sondages lesté par sa «boîte à outils»? Un gentil collègue africain fait libérer toute une famille d’otages par simple philanthropie. Pas de rançon! Gratuit! On concède un échange avec quelques prisonniers et l’on susurre l’éventuel coup de pouce d’une entreprise privée. Les mots «contrepartie» et «commissions» pour «bons offices» sont pudiquement absents des communiqués.







Bienvenue en RSF, le pays de la transparence et du poker menteur… où chaque jour le roi est un petit peu plus à poil.







 







La théorie du gendre finira par l’emporter







Quand vous lirez ces lignes, la RSF, par les efforts soutenus d’un président «normal», aura rallié treize autres démocraties progressistes repeintes à neuf en rose dragées-de-mariage. Partout dans la province, le régime de Hollande – comme pour son élection – hissera bien haut le millefeuille aux six couches arc-en-ciel pour tenir compagnie au drapeau de l’UE. Les défenseurs du bon sens et des lois naturelles auront été circonvenus par le travail de sape des sauriens gouvernementaux, le zèle servile des bonimenteurs médiatiques, les «manips» des ajusteurs de statistiques, les minauderies et les jérémiades du lobby qui ne pouvait pas se reproduire mais qui déjà pavoise d’y parvenir bientôt par artifice. Circonvenus, ceux de l’antique norme, Grosjean comme devant, la mine défaite et la rage au cœur, mais pas vaincus, car le jour viendra où, à court de patience, la nature rappellera impitoyablement ses lois. Le grotesque, pour l’heure, va leur servir quotidiennement en lot de consolation le ridicule d’une société en pleine «boboïtude». Imaginons (en vrac): donnera-t-on du «mon gendre» à l’époux de son fils? A âge égal, qui placera-t-on à droite: la vieille tante ou la dame âgée de mœurs traditionnelles? Faudra-t-il appliquer des braguettes à l’endroit des fessiers? Et comment désigner l’épouse d’une générale? Pour simplifier la langue de bois, les francophones se mettront-ils au neutre unique? Apprendra-t-on aux dames surprises en rase campagne à faire pipi debout? Lequel des deux papas profitera du congé de maternité? Les coiffeurs pour dames devront-ils accepter aussi les messieurs? Chez les Grecs, les evzones hétéros devront-ils porter le pantalon? Les gays écossais des Queen’s own regiments auront-ils droit au mini-kilt pour leur tenue de soirée? Sera-t-il légal de se reproduire sans éprouvette? Ouvrira-t-on des haras de mères porteuses à tarifs conventionnés? Imposera-t-on la «quadruplité» dans les partis, la fonction publique, le monde du travail et les dîners en ville? Et en attendant mieux, un quota de représentation pour les transsexuels? Une fois en vigueur le mélange des genres, passera-t-on pour finir à l’obligation totale de celui des couleurs?







 







Vers une révocation de Lady de l’Elysée?







Depardieu mis à part, il y a au moins un autre pas si contribuable que ça en France. Rivarol du 29 mars m’apprend par la plume amusée de Robert Spieler que Xavier Kemlin, héritier des fondateurs du groupe Casino – preuve qu’il existe bien et que ce n’est pas une blague – considère qu’à défaut de «formalisation juridique» les contribuables n’ont pas à financer le train de vie officiel (bureaux à l’Elysée, collaborateurs, gardes du corps, acheminement physique etc.) d’une première concubine toujours cramponnée aux basques de son «normal» de président. Il a donc porté plainte contre cette dernière, remarquant au passage: «On parle du mariage pour tous. Mais alors, qu’ils le fassent!» Savoureux et bien vu! Cependant, vu le climat dominant en RSF, si, quelque matin prochain, on sonne à son domicile, ce sera plutôt pour un avis de contrôle fiscal que pour un bristol d’invitation à un mariage à l’Elysée…







Max l’Impertinent

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