En direct de Sirius

Rencontre (fortuite) du troisième type

Lors d’un safari en ville, Max croise un Martien. Intrigué par son apparence, il s’informe s’ils sont tous verts avec des petites antennes marrantes et ont tous ces tentacules:

– En fait nous vous ressemblons beaucoup… en moins dégénérés. Mais quand nous descendons chez vous, nous passons ce costume pour être mieux visibles.

– Qu’est-ce qui nous vaut le plaisir?

– Je cherche Dieu.

– Vous vous trompez de planète. Sentez-vous ce remugle de putréfaction? Dieu s’est fatigué des locataires d’ici. Lisez donc Roger Minne (un auteur de chez nous): tout indique que «Dieu est vivant et en bonne santé et actuellement au travail sur un projet moins ambitieux»[1]. Voyez plutôt vers Alpha du Centaure. Ça n’est qu’à 4,2 années lumières d’ici…

 

Une conclusion appropriée

Madame de la Bastide me conte avoir suivi sur les ondes françaises un «débat» de «sommités» hexagonales autour du «philoquace» Lévy (Bernard-Henri) grand mentor gouvernemental. Une docteure allemande très diplômée y figurait pour faire joli (et puis un peu européen aussi). Peu au fait de ce sport médiatique local fait de prosternations et d’échanges de flagorneries académiques, elle regardait dans un silence poli passer les dithyrambes. Juste avant le générique, s’avisant tout à coup qu’il l’avait oubliée, Monsieur Loyal lui tendit le micro pour le mot de la fin, privant – fait rarissime – le mètre-penseur de sa péroraison:

– Frau Doktor von Lahba[2], qu’en pensez-vous?

– …que tout a une fin… sauf les saucisses, qui en ont deux.

Le silence qui suivit sonna sur Béhachelle comme une tarte de Gloupier (pâtisserie dont il raffole).

 

Histoires comparées (à Alberto Mariantoni, parti trop tôt)

Né un 29 juillet, sous le signe du lion, Mussolini encourageait tout Italien vaillant à préférer mourir comme ce félin plutôt que vivre comme un âne. Il mourut très courageusement.

Apparu sous le même signe, il paraît évident que l’adepte du mariage pour-presque-tous, ex-compagnon de la mère de ses enfants passé concubin d’une journaliste, le virtuose de l’anaphore – «Moi Président de la République» quinze fois en moins de deux minutes trente le 2 mai 2012, lorsqu’il cherchait des voix – et du rembobinage rapide à mi-phrase, l’allez-en-guerre sur pédalo, le dindon bardé de diplômes, brocardé à droite, jeté dans les sondages et méprisé à gauche, a opté pour une longue vie.

 

Atteinte à la paix des morts

Rien ici sur le défunt capitaine Priebke. De belles plumes y pourvoiront. Mais un conseil à ceux que les amateurs de chair morte s’efforcent d’empêcher de reposer paisiblement: choisissez l’incinération comme ce farceur de Léon Degrelle – paix à ses cendres. Cendres qui justement voyagent plus aisément que la cocaïne, à la truffe et au poil des chiens. Chargez ensuite des fidèles de vous répandre sur le lieu de votre choix par le moyen approprié. C’est ainsi que Modeste 1er de Bourgogne fut saupoudré sur l’Obersalzberg dans une ultime escapade aérienne.

 

Morts… ou presque

Et pour rester encore un peu au chapitre des dernières extrémités, on raconte que Paul Valéry, sur l’assurance de son médecin qu’il ne passerait pas la nuit, se serait exclamé: «Proust m’emmerde!» Sur le départ, l’ancien premier ministre Raymond Barre lâcha quelques évidences qui le rendirent moins populaire dans le circuit démocratique et auprès d’une certaine communauté. Ils sont nombreux, ceux qui font preuve d’un certain courage… Mais pourquoi si tard?

Max l’Impertinent



 

 

NOTES:

[1] Rumeurs sur Andromède, p. 53, Dominique Guéniot édit., 1991, ISBN-2-87825-020-X.

[2] Mon amie n’a pas retenu le vrai patronyme de la dame.

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