Fait divers... révélateur

Le 4 octobre dernier, je m'installai avec une amie très proche à une table de café, sur la terrasse. C'était au milieu de la journée et nous étions de bonne humeur. La patronne s'approcha pour recevoir la commande. Je l'avais toujours trouvée froide et plus que réservée à mon égard, mais peu m'importait. Nous fréquentions cet établissement de temps à autre, sans plus. Au moment de me servir, elle me dit tout de go: «Arrêtez vos gueulades!» Je restai pantois, car nous ne faisions pas de scandale du tout. Aucun des rares autres clients – il étaient trois – n'avait à se plaindre de notre comportement, du mien en particulier.

Je décidai aussitôt de payer cette consommation sur-le-champ pour quitter ce lieu décidément inhospitalier. La monnaie ne revenant pas, j'allai la demander à l'intérieur, où la patronne était inoccupée, et pour cause! Je me rassis; elle vint servir les deux clients qui étaient avec nous sur la terrasse, à une table voisine, et, en passant devant la nôtre, me jeta la monnaie, dont une partie tomba à terre. Courroucé, je me levai, lui donnai une tape sur le dos avec la paume de la main et lui signifiai que je n'admettais pas ce genre de comportement.

Elle se retourna aussitôt – la tape était ferme mais sans violence et je ne l'avais pas déstabilisée du tout par ce geste – pour me dire furieuse: «Vous n'avez pas le droit de me toucher!» Puis, rentrant dans son établissement, elle me dit: «J'appelle la police!» Je n'attendis pas et partis, seul, car mon amie resta sur place. C'est elle qui m'informa par téléphone que deux agents de la police municipale étaient venus. Brèves explications sans conclusion.

Quelques semaines plus tard, je reçus une convocation de la police cantonale en qualité de «prévenu de lésions corporelles»… Lors de mon audition, un mois après les faits, l'agent verbalisateur refusa de me donner connaissance du contenu de cette plainte et du certificat médical qui l'accompagnait, pièce évoquée dans la lettre de convocation. J'appris la raison de ces refus à réception de l'ordonnance du Ministère public me condamnant à une amende de 200 francs pour voie de fait, le grief évoqué par la plaignante étant écarté sans suite.

Est-ce une manière de traiter un justiciable?  Cette ordonnance n'est pas satisfaisante: si les voies de fait devaient être retenues – ce que je conteste –, ne pouvais-je pas alors, et en temps utile, invoquer leur licéité, pévue par le code pénal à l'article 177, comme réplique légitime à un comportement malhonnête et insultant? Visiblement, l'autorité judiciaire n'entendait pas me donner cette possibilité, exclue en cas de lésions corporelles simples, me contraignant en quelque sorte à procéder par voie de recours avec les frais que cela entraîne inévitablement. Cette autorité écarta la plainte pour lésions corporelles – le certificat médical n'ayant constaté aucune trace cutanée – mais sans conséquence sur les frais, exclusivement à ma charge (350 francs) en plus de l'amende.

Voilà donc une personne au comportement arrogant et insultant, motivant mon geste, déclarée victime d'une voie de fait contestable, mais qu'elle avait elle-même provoquée. J'appris que cette personne était musulmane. On ne touche pas à une musulmane, m'a-t-on répété comme pour confirmer son interdit. Sommes-nous donc assujettis, ici en Suisse, au droit islamique sans le savoir? On pourrait le penser…

Je soumets donc aux lecteurs une appréciation d'un homme très honorable, qui a connu de l'intérieur le monde musulman et en est mort assassiné: Charles de Foucauld. Voici ce qu'il écrivait le 9 juin 1908 à l'abbé Carron: «Vis-à-vis des musulmans, qui sont des demi-barbares, la voie n'est pas la même qu'avec des idolâtres, des fétichistes, des gens tout à fait sauvages, des barbares ayant une religion tout à fait inférieure, ni qu'avec les civilisés. Aux civilisés, on peut proposer directement la foi catholique, ils sont aptes à comprendre les motifs de sa crédibilité, et à en reconnaître la vérité; aux tout à fait barbares de même, parce que leurs superstitions sont si inférieures qu'on leur fait assez facilement comprendre la supériorité de la religion d'un seul Dieu. Il semble qu'avec les musulmans, la voie soit de les civiliser d'abord, de les instruire d'abord, d'en faire des gens semblables à nous; ceci fait, leur conversion sera chose presque faite elle aussi, car l'islamisme ne tient pas devant l'instruction; l'histoire et la philosophie en font justice sans discussion: il tombe comme la nuit devant le jour.»1

A Sierre, le 4 octobre 2013, l'obscurantisme a marqué un point contre l'Europe chrétienne. Et la justice valaisanne a conforté l'islamisme dans son insolence. Je n'appelle pas cela de la justice mais du dressage idéologique. On ne procède pas contre un dressage idéologique tenant lieu de justice, on le dénonce.

Michel de Preux

 

1 Ecrits spirituels, éd. De Gigord, Paris 1923, p. 256.

Thèmes associés: Coups de griffe - Ethique - Justice

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