Bricoles

 

Référendum

L’Union européenne estime qu’un référendum populaire en Crimée, permettant à la population de se prononcer pour ou contre le rattachement de la Crimée à la Russie, serait contraire au droit. On comprend les compères de Bruxelles. Il n’y a rien de plus dangereux que de consulter le peuple.

Si les Ecossais votent pour l’indépendance, on s’en moque: les Britanniques sont des êtres étranges. Si les Catalans s’affranchissent de l’Espagne, c’est plus embêtant… Mais si la France, l’Allemagne ou l’Italie se prononçaient par un vote populaire sur leur volonté de rester dans la zone euro et l’espace Schengen… et qu’ils refusent ! Adieu les fauteuils, les prébendes, les fromages, les indemnités… (cp)

 

Djihadistes

Les deux petits adolescents français partis en Syrie pour s’y enrôler dans les troupes insurgées sont rentrés piteusement chez papa et maman. Ils viennent d’être condamnés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

C’est à n’y rien comprendre! La France a tout fait pour soutenir diplomatiquement, moralement, et financièrement, les insurgés de Syrie, considérés comme les chevaliers blancs, et les aider à abattre le président légitime. Et lorsque deux jeunes, dont l’un âgé de quinze  ans, veulent participer à ce beau projet, on les accuse de terrorisme ! (cp)

 

Corruption

Le président (destitué) d’Ukraine est accusé de corruption. Pour l’instant, il bénéficie de la présomption d’innocence, au contraire de Mme Ioulia Timochenko, crapule avérée et condamnée pour de graves malversations financières, concussion et prévarication.

Parmi les censeurs les plus sévères du président déchu, on trouve les politiciens français à la vertu irréprochable. A ce propos, comment Jacques Chirac, issu d’une famille de petite bourgeoisie, a-t-il pu s’offrir un château en Corrèze avec douze hectares de terre ? Comment Nicolas Sarkozy  a-t-il financé sa campagne sans Kadhafi et sans Mme Bettencourt ? Comment Copé a-t-il asséché l’UMP à son profit ?

Si les Ukrainiens veulent se rapprocher de l’Union européenne, c’est pour bénéficier de ces bons exemples de vertu immaculée. (cp)

 

Tous des voleurs

Dimanche 9 mars, le Matin dimanche publie un scoop: UBS et CS ne paient pas d’impôts malgré leurs bénéfices. C’est un véritable scandale, le peuple gronde et le petit journaleux fielleux est tout excité à l’idée de pouvoir taper sur les grandes banques qui représentent tout ce qu’il déteste.

Lorsqu’une entreprise fait des bénéfices, elle paie des impôts, c’est une sottise mais c’est comme ça, et lorsqu’elle subit des pertes, on ne lui rembourse rien. La ménagère qui lit le Matin n’est pas censée avoir des notions de comptabilité et ce serait donc le rôle du journaliste de mettre les choses en perspective, en lui expliquant que les pertes peuvent être déduites des bénéfices postérieurs.

Dans le cas présent, UBS traîne encore environ dix-neuf  milliards de pertes reportées, ce qui donne à penser que la principale banque helvétique ne passera pas à la caisse avant trois ou quatre ans. (xs)

 

 Bitcoin, n’importe quoi

On n’entend plus parler que de cela: le bitcoin, la monnaie virtuelle qui ne dépend d’aucun gouvernement, d’aucune banque centrale, dont la valeur est fixée par l’offre et la demande, qui supprime les intermédiaires et préserve votre identité. On dirait vraiment que tous nos problèmes financiers sont en voie de disparaître, c’est merveilleux.

J’ai fait quelques recherches afin de me renseigner sur le sujet et ce qui ressort globalement de ce qu’on trouve sur internet, c’est que personne ne comprend bien comment cela fonctionne. Le bitcoin est généré à partir d’un programme informatique, ce qui implique qu’il n’a aucune valeur intrinsèque et que celui qui procède à l’émission n’a aucune légitimité pour le faire.

La valeur d’un billet de banque se base uniquement sur le fait que les utilisateurs du billet sont disposés à croire qu’il vaut quelque chose de plus que le papier. Pour ce faire, l’émetteur du billet doit offrir des garanties qui peuvent être physiques, comme de l’or dans les coffres de la Confédération, ou revêtir la forme d’une simple caution, comme dans d’autres Etats. Mais quel que soit le cas de figure, il y a une responsabilité de l’émetteur.

Dans le cas du bitcoin, rien de pareil. La monnaie virtuelle n’aura de valeur que jusqu’au moment où ses utilisateurs s’apercevront qu’elle n’en a pas. (xs)

 

Nouvelle attaque contre le progrès

Après celles d’Einsiedeln, de Davos, d’Olten et de Berne, une nouvelle «boîte à bébés» sera ouverte en mai à l’hôpital de Zurich.

On s’étonne que personne n’ait récriminé cette fois contre une initiative qui, permettant à des mères d’abandonner leurs enfants – et de les récupérer, le cas échéant, dans un délai d’un an –, réserve à ceux-ci un très mauvais départ dans la vie, ce qui, comme chacun sait, est une raison suffisante pour envoyer des milliers d’embryons et de fœtus à l’incinérateur. 

D’ailleurs, ces boîtes à bébés sont une façon détournée de mettre en cause la libéralisation de l’avortement qui est extrêmement chère au peuple suisse, ainsi que l’a démontré le résultat de la votation sur le remboursement du crime d’avortement par l’assurance maladie.

Qu’attend-on pour interdire les boîtes à bébés? (mp)

 

Bon vent

La présidente de la section ukrainienne des Femen, association dont le féminisme échevelé n’a d’égal que la vulgarité, avait demandé l’asile politique en Suisse, ce qui lui a été refusé. En effet cette «dame» a séjourné en France avant d’honorer notre beau pays de sa présence et, selon les accords de Dublin, c’est donc l’Hexagone qui doit traiter sa demande.

Rassurons-nous toutefois: la malheureuse réfugiée, actuellement pensionnaire d’un centre de requérants d’asile de Rapperswil alors qu’elle se prévaut d’une sœur installée à Winterthour, ne manquera pas de nous rendre visite très longuement et très fréquemment pour raisons de famille, en attendant que son rêve «irréaliste» de retourner semer la zizanie en Ukraine se réalise.

Lorsque surviendra cet heureux jour, comme disait l’autre, elle emportera tous nos regrets, puisqu’elle n’en laissera aucun. (mp)

 

Le grand vide

Il paraît que Pierre Moscovici, provisoire ministre des finances français, qui n’a que faire évidemment des décisions du parlement d’un Etat souverain, a annoncé que Paris ne renégocierait pas la convention sur les successions – qui aurait permis à la France de détrousser les héritiers résidant en France de défunts domiciliés en Suisse –, convention que l’Assemblée fédérale avait refusé de ratifier en décembre dernier. Le gouvernement français préférera dénoncer l’accord en vigueur depuis 1953.

Qu’il dénonce donc, si ça peut lui donner l’enivrante impression de punir l’insolente petite Suisse. Qu’en avons-nous à faire ?

Monsieur Moscovici signale que cette dénonciation créera un vide juridique.

Un vide juridique pour qui? (mp)

 

Culot

Auteur de divers cambriolages, un Italien de septante et un an vient d’être condamné pour la dix-neuvième fois dans notre canton. En dépit de ses renvois de Suisse, le «papy», comme dit le mièvre auteur de l’article, s’est obstiné à revenir sévir sous nos cieux accueillants.

Au cours de l’audience, son avocat a émis l’espoir que l’aide sociale serait offerte à ce charmant cambrioleur septuagénaire récidiviste et déclaré indésirable sur notre territoire.

Pourquoi pas un quatre pièces et demie et des cours de boxe comme pour Carlos? (mp)

 

Qui peut le moins…         

Pour répondre aux milieux de l’hôtellerie, qui craignent une «mort lente» de ce secteur, avec notamment une augmentation du chômage si un revenu minimum de vingt-deux francs de l’heure est accepté le 18 mai, l’Union syndicale suisse prétend que la branche est en mesure d’assumer la hausse. Elle en veut pour preuve que le salaire mensuel minimum a passé de 2350 à 3400 francs entre 1998 et nos jours, sans que le chômage augmente dans l’hôtellerie.

En recourant à cet argument absurde, l’organisation syndicale prouve sans le vouloir que les milieux de l’hôtellerie sont capables d’adapter les salaires à l’évolution de la situation économique et que, contrairement aux idéologues de l’USS, ils ne sont pas restés coincés en 1998; que les prétendus défenseurs  des travailleurs confondent le réel «qui peut le plus peut le moins», avec l’impossible «qui peut le moins peut le plus». En somme, pour ces gens-là, un athlète capable de soulever sans difficulté un poids de cent kilos est forcément en mesure d’en soulever deux cents le plus aisément du monde.

Plus bête, tu meurs. (mp)

 

A la guillotine!

Un évêque n’a plus le droit de défendre la doctrine traditionnelle de l’Eglise catholique. Il se doit d’être dans le vent, à l’écoute des minorités opprimées et ouvert à tous les phénomènes de notre époque, y compris les plus contestables.

Pour avoir ignoré ce fait de société, l’évêque de Saint-Gall Vitus Huonder est en butte aux attaques d’une «alliance d’associations catholiques» scandalisées, qui exigent le départ de ce prélat féodal. Il est vrai que l’homme est dangereux, puisqu’il s’est permis de critiquer des «groupes de croyants», notamment des divorcés, des homosexuels et des adeptes de la contraception qui, du coup, entonnent l’air connu de la discrimination et de l’exclusion dont ils sont les innocentes victimes, et réclament l’exclusion justement de l’ecclésiastique, qu’il convient de discriminer puisqu’il est ultra-conservateur, donc méchant.

Il ne fait pas de doute que ces coupeurs de têtes regrettent l’époque bénie où l’invention du docteur Guillotin permettait de raccourcir les prêtres réfractaires. (mp)

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