En direct de Sirius

 

Couac à Kiev (et autres lieux dits «libres»), tabac à Simféropol (et autres lieux non formatés)

17.3.2014 – Face au hard-rock de Moscou, les litanies, les jérémiades et les rodomontades hertziennes de Messieurs Bernarenrilévy et Fabius-son-adjoint-aux-affaires-des-autres, deux comédiens harmonistes très imposés, n'ont pas trouvé l'oreille du peuple de Crimée; pas plus qu'en Occident. Au «concert des nations» les shofars de ces vedettes américaines sonnaient vraiment trop faux pour parvenir à ébranler les auditoires. Très surfaits depuis la Syrie, ces «cacophones» ont fait un four. «ON» aurait pu, à moindres frais, dans le registre «dégénérés libérateurs», faire donner les Femen ou les Pussy Riot. Le retour de la péninsule dans le giron de la Sainte Russie a été plébiscité, comme en d'autres temps héroïques le passage enthousiaste d'une Autriche dépecée à Versailles dans celui d'une Allemagne relevée. Quant au discours magistral de Poutine le lendemain, hormis notre duo de comiques et sa cour de bobos, tout le monde pouvait en apprécier le bon sens.

 

Le prochain livre à interdire en République Socialiste de France?

A tout lecteur lucide soucieux d'atténuer sa déprime, je conseille le Petit dictionnaire des mots retrouvés1. Les auteurs auraient été des pataphysiciens – école à laquelle j'ai très brièvement appartenu jusqu'à ce que je découvre que la plupart de mes condisciples farceurs, souvent talentueux, se prenaient tragiquement au sérieux. Peu soucieux de risquer de m' «aller faire nommer pape par des conciles / Que dans des cabarets tiennent des imbéciles» (Cyrano – Tirade des non merci), j'ai tiré ma révérence me contentant de les pratiquer de loin.

Le Pteit dictionnaire des mots retrouvés est de ces livres qu'on lit encore à coups de coupe-papier; pour lesquels chaque page doit se mériter. Voilà un geste, un crissement subtil, un délice d'anticipation dont sont privés les «i-padolâtres» frénétiques d'aujourd'hui.

On y apprend, entre autres, qu'un aiolli [est] un gracieux petit oiseau très combatif [qui] tue les mouches à distance; qu'on qualifie de crétacé un individu peu cultivé (on dit: Un tel est un fameux crétacé); qu'haschich est un adjectif issu d'un dialecte bas-allemand parfois pris substantiellement; et pour ceux qui l'ignoreraient encore, que Stanislas Whisky était un patriote polonais du XVIIIe siècle mort d'un coup de trop. Mais aussi qu'incunable (tombé en désuétude) était une expression désignant jadis les invertis; que le lamentin est un ministre du culte judaïque [qui] conduisait les pèlerins au Mur des Lamentations […]. Par extension: pleureur à gages; et qu'un prépuce est un petit insecte sauteur universellement répandu, excepté en Orient. Parasite et antisémite; trois explications parmi quelques autres susceptibles, en France enquenellée,  de mener aujourd'hui leurs auteurs2 à la ruine et bientôt en culs-de-basse-fosse.

Et pour conclure sur ces affreux humoristes dont, même au XXIe siècle, les émules persistent à «nauséabonder» et à ne rien respecter – et surtout pas les obsidionaux – j'exhumerai ce célèbre échange entre deux cuistres, vers la fin de l'entre-deux-guerres:

 

– Que ce paysage est arabesque!

– Mais… pas arabesque: pythagore!

– Mais tout ceci est anonyme.

– Pas anonyme!!!... synagogue!

Pourquoi Sirius?

Même en se limitant aux deux derniers quinquennats présidentiels, le simple catalogue des affaires qui empuantissent la «drauche» française prendrait les quatre pages de mon périodique indépendant favori. A tout nouveau lecteur qui me demanderait «pourquoi toujours la France?», je répondrais que, dès juin 1999, j'avais indiqué orienter le point de vue de Sirius à la verticale de Paris parce qu'à la lumière des avatars politico-socio-économiques dont la France faisait les frais, j'espérais que de tels coûteux pas de clercs pourraient être évités à notre patrie. Non seulement je conserve cet espoir, mais la plupart des choix de notre peuple me confortent dans l'idée que peut-être, chez nous, le souverain n'est pas aveugle et point encore tout à fait bâillonné. Quant à mes amis français qui s'inquiéteraient d'un apparent acharnement, je leur confierai que j'aime leur pays passionnément, parce que je lui dois ce qu'il a bien voulu m'offrir d'instruction et de culture. En tant qu'officier, c'est par tous les moyens et jusqu'à mon dernier souffle que je continuerai à défendre l'indépendance et la neutralité de ma patrie, mais cette France à qui je dois tant peut compter sur ma plume. Cette France-là; pas la caricature où l'on s'efforce de la réduire!

 

Max l'Impertinent

 

 

NOTES:

1 Auteurs anonymes, «memini Aloïs Alzheimer», première parution à la NRF (jan. 1938 et fév. 1939) rééd. en 2010 chez JBz et Cie, www.hugoetcie.com, ISBN: 9782755606614, 15.-- €.

2 Salauds de défunts!

Thèmes associés: Politique française

Cet article a été vu 2900 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions