Scandaleux Bergoglio

Le 5 avril écoulé a eu lieu dans la cathédrale de Cordoba, en Argentine, un scandale mettant clairement en cause la moralité de celui qui se fait appeler «le pape François». Voici les faits: une petite fille, Umma Azul, y a reçu le sacrement du baptême. Jusque-là, rien d'anormal, au contraire. Mais ce sont bien les conditions d'administration de ce sacrement qui mettent en cause, sans doute possible, la moralité et l'orthodoxie de membres du haut clergé argentin, y compris celle de celui qui occupe le Siège de Pierre au Vatican, leur complice actif et attesté par le silence, un silence qu'en terme juridique on appelle «qualifié», ce type de silence qui fait partie intégrante des éléments constitutifs de certains délits pénaux ou qui entraîne la nullité de contrats civils (la dissimulation consciente de défauts essentiels de l'objet d'une vente, par exemple). Quelles étaient donc ces conditions qui ont entraîné l'illicité de ce baptême administré de manière scandaleuse?

Cette enfant était présentée au baptême non par ses parents biologiques mais par deux femmes qui se qualifiaient elles-mêmes de «mères». Il s’agissait des premières à bénéficier dans ce pays du nouveau droit matriomonial argentin. Il n’y avait donc aucune dissimulation de leur part. L’interprétation de ce fait est claire: il s’agissait pour ces deux femmes de légitimer ainsi dans l’Eglise et avec la complicité active du clergé local et même de l’ordinaire du lieu, puisque l’église où s’est déroulée cette cérémonie est une cathédrale, non seulement un droit au «mariage unisexe» et à cette appellation pour ce genre d’union, mais, de la part des mêmes instances religieuses catholiques, du droit connexe à l’homoparentalité.

Or de telles revendications, même seulement implicites, mais néanmoins attestées par acte concluant, empêchent provisoirement l'octroi du baptême selon cette disposition du Code de droit canonique de 1983 portant le numéro 868, qui dit ceci en son paragraphe 2: «Pour qu'un enfant soit baptisé licitement, il faut qu'il y ait un espoir fondé que l'enfant sera éduqué dans la religion catholique; si cet espoir fait totalement défaut1, le baptême sera différé (…) et les parents2 informés des motifs.» Dans le cas d’espèce, la violation de cette disposition est incontestable. Cette violation entraîne la responsabilité du prêtre qui a administré ce sacrement de manière consciente quant à son illicité, ainsi que de l'archevêque de Cordoba, Mgr Carlos Nanez, puisque ce prélat a donné son assentiment à l'administration de ce baptême dans les conditions évoquées ici.

L’affaire prend une tournure publique engageant le Vatican par cet autre élément: le choix de la marraine de l’enfant qu’ont fait ces deux femmes: la présidente de l’Argentine en personne, Cristina Fernandez de Kirchner. C'est elle, en effet, qui a promulgué la loi institutionnelle du «mariage homosexuel». Or ce choix est, lui aussi, formellement contraire à une autre disposition du Code de droit canonique de 1983, le canon 872, qui fait obligation aux parrains et marraines de baptême «de faire en sorte que le baptisé mène plus tard une vie chrétienne en accord avec son baptême et accomplisse fidèlement les obligations qui lui sont inhérentes.»

Il est donc absolument clair en l’occurrence que ces trois femmes se sont servies d'un sacrement de l'Eglise catholique pour impliquer cette dernière dans l'approbation d'une notion séculière nouvelle et révolutionnaire du mariage et de la filiation.

Compte tenu de la qualité de la marraine de baptême choisie, le Vatican devait donc intervenir et prendre des dispositions pratiques désavouant publiquement les membres coupables du clergé de Cordoba et son archevêque, tous concernés directement par ce scandale. Il n'en a rien fait et garde toujours le silence. Pire: l’audace de ces trois femmes a une explication. Celle-ci a été donnée publiquement par le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue Civilità cattolica. Cet ecclésiastique a établi le lien de complicité entre ce clergé local et son archêveque et Bergoglio: au cours d'un congrès tenu par une autre revue, Limes, il a déclaré ceci: «S’il n'y avait pas eu le Pape François, il n'aurait pas été facile de baptiser une enfant née d'un couple de lesbiennes.»3

Après ce fait, comment ose-t-on encore considérer que Bergoglio puisse être un légitime successeur de Pierre à la tête de l'Eglise catholique? C'est pourtant ce que s'obstine à penser… la Fraternité sacerdotale St.-Pie X…

Michel de Preux

NOTES:

1 Comme c’est incontestablement le cas en l’espèce.
2 La mère biologique seule en l’occurrence.
3 Correspondance européenne no 283 du 30 avril 2014, page 6, qui conclut très logiquement: «Ainsi, une fonction ecclésiale a été manifestement pervertie, instrumentalisée à des fins contraires au bien, contraires à un sacrement. Un scandale s’est créé au travers d’un acte liturgique, et tout cela avec le consentement tacite des autorités ecclésiastiques.» Christian de Benedetto, Argentine: scandale dans la cathédrale de Cordoba.

Thèmes associés: Politique internationale - Religion

Cet article a été vu 2765 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions