Bricoles

Mauvaise foi

Au cas où vous penseriez que la «libération», en 2003, de l'Irak par les USA et leurs alliés européens serait à l'origine du chaos qui règne depuis lors dans le pays et qui culmine maintenant avec la guerre civile en cours, vous n'avez rien compris. L'ancien premier ministre Tony Blair, qui entraîna la Grande- Bretagne dans l'aventure pour complaire à son ami George W. Bush, est formel: le dictateur Saddam Hussein, dont l'assassinat judiciaire fut, paraît-il, une délivrance pour les Irakiens, aurait été renversé de toute façon dans le cadre du Printemps arabe – dont tout le monde sait qu'il fut spontané et porteur d'innombrables avantages pour les peuples précédemment soumis à l'arbitraire de tyrans sanguinaires, la Tunisie, la Libye et l'Egypte en étant de parfaits exemples; la Syrie n'attendant plus que la victoire des jihadistes pour en être un autre. L'Irak n'aurait donc pas pu connaître un destin différent. Ce doit être vrai, puisque Monsieur Blair, dont la clairvoyance n'est plus à démontrer, nous le dit.

Il y a belle lurette qu'on n'attend plus des politiciens qu'ils assument leurs responsabilités. Mais on les souhaiterait plus discrets et moins culottés.

Poudre aux yeux

Il paraît que le nombre d'interruptions de grossesses est en diminution constante en Suisse. On s'en réjouirait si la chose était avérée. Mais il est évident que les chiffres publiés par l'Office fédéral de la statistique ne peuvent pas tenir compte du nombre d'avortements imputables à la prise de la «pilule du lendemain», qui empêche la nidation et s'obtient en pharmacie sans difficulté. De nombreuses femmes se débarrassent ainsi en toute ignorance et, par conséquent, en toute bonne conscience d'enfants déjà conçus, qui, par la force des choses, n'apparaîtront jamais dans les statistiques.

Qu'on cesse donc de nous raconter des calembredaines!

Astuce

C'est Edmond Pittet, directeur des pompes funèbres générales de Lausanne qui l'a, nous dit-on, raconté à l'occasion d'une journée de formation sur le thème «célébration du mariage et des funérailles dans un contexte interreligieux»: le mari musulman d'une femme chrétienne est décédé dix ans avant son épouse et a été enterré selon les rites de l'islam. Au moment de son propre décès, la femme a été incinérée après un service funèbre chrétien, ainsi qu'elle en avait exprimé le désir. Le problème est qu'elle souhaitait partager la tombe de son mari, alors que l'islam ne pratique pas l'incinération. Qu'à cela ne tienne: les cendres de la défunte ont été déposées au jardin du souvenir et l'urne vide dans la tombe du mari…

Je ne voudrais pas choquer les adeptes du dialogue interreligieux, mais je trouve ça ridicule et malhonnête.

Droits violés?

On apprenait le 20 juin que sept soldats valaisans et fribourgeois se plaignaient du comportement de certains de leurs officiers, qui s'étaient moqués d'eux parce qu'ils avaient demandé la permission d'assister à la messe la veille, jour de la Fête-Dieu.

Si c'est vrai, c'est un scandale quand bien même de tels comportements sont exceptionnels selon un aumônier. Mais, dans la mesure où aucune suite disciplinaire n'a été donnée à cette affaire, on laissera aux officiers incriminés le bénéfice du doute.

L'armée reconnaît les jours fériés chrétiens, juifs et musulmans. Je doute qu'on entende jamais des soldats juifs ou musulmans se plaindre d'avoir fait l'objet des moqueries de leurs supérieurs pour avoir demandé à participer à un service religieux.

Par ailleurs, je déconseille formellement aux soldats catholiques qui jugent que l'armée a violé leurs droits de répondre à l'offense par une quenelle…

M.P.

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