Armée: pessimisme!
L’article 59 de la Constitution fédérale dispose que «tout homme de nationalité suisse est astreint au service militaire». On ajoute immédiatement que «la loi prévoit un service civil de remplacement».
Il y a en Suisse environ 40'000 jeunes hommes suisses qui sont recrutés chaque année. Un quart d’entre eux sont aujourd’hui déclarés inaptes. Du temps où la tranche d’âges nommée l’élite allait de vingt à trente-deux ans, et lorsque les motifs d’inaptitude étaient plus sévères, l’armée pouvait compter (en 2004) sur 444'000 assujettis. L’an dernier, ils étaient 262'200. Si l’on veut réduire les effectifs de l’armée à 100'000 hommes, il faudra élargir les critères d’inaptitude ou augmenter l’attractivité du service civil ou encore procéder à une conscription par tirage au sort.
Bien entendu, ceux qui ne seront pas pris alors que leur degré d’invalidité est égal ou inférieur à 40 % et qui étaient donc astreints à payer une taxe compensatoire jusqu’à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de 2009, ceux-là bénéficieront d’un privilège manifestement contraire au pricipe d’égalité.
La presse1 nous apprend que deux cents jeunes Suisses ont suivi l’exemple d’un habitant de Dällikon, atteint d’un diabète et déclaré inapte, qui a obtenu que l’armée lui trouve une fonction compatible avec plusieurs injections d’insuline quotidiennes.
Décidément, nous sommes bien partis: l’armée doit maigrir pour n’employer que le quart des hommes aptes à servir et on incorpore même des inaptes! Avec une couverture aérienne qui n’est opérationnelle que pendant les heures de bureau et le refus opposé par le peuple à l’achat de nouveaux avions de combat, avec les hésitations du Parlement à accorder les crédits nécessaires et avec un parti gouvernemental qui vise dans son programme la suppression de l’armée, je nous vois mal résister longtemps lorsque le calife Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, chef de l’Etat islamique, viendra sonner à notre porte pour réclamer le droit de passer… et de s’établir.
Claude Paschoud
Il y a en Suisse environ 40'000 jeunes hommes suisses qui sont recrutés chaque année. Un quart d’entre eux sont aujourd’hui déclarés inaptes. Du temps où la tranche d’âges nommée l’élite allait de vingt à trente-deux ans, et lorsque les motifs d’inaptitude étaient plus sévères, l’armée pouvait compter (en 2004) sur 444'000 assujettis. L’an dernier, ils étaient 262'200. Si l’on veut réduire les effectifs de l’armée à 100'000 hommes, il faudra élargir les critères d’inaptitude ou augmenter l’attractivité du service civil ou encore procéder à une conscription par tirage au sort.
Bien entendu, ceux qui ne seront pas pris alors que leur degré d’invalidité est égal ou inférieur à 40 % et qui étaient donc astreints à payer une taxe compensatoire jusqu’à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de 2009, ceux-là bénéficieront d’un privilège manifestement contraire au pricipe d’égalité.
La presse1 nous apprend que deux cents jeunes Suisses ont suivi l’exemple d’un habitant de Dällikon, atteint d’un diabète et déclaré inapte, qui a obtenu que l’armée lui trouve une fonction compatible avec plusieurs injections d’insuline quotidiennes.
Décidément, nous sommes bien partis: l’armée doit maigrir pour n’employer que le quart des hommes aptes à servir et on incorpore même des inaptes! Avec une couverture aérienne qui n’est opérationnelle que pendant les heures de bureau et le refus opposé par le peuple à l’achat de nouveaux avions de combat, avec les hésitations du Parlement à accorder les crédits nécessaires et avec un parti gouvernemental qui vise dans son programme la suppression de l’armée, je nous vois mal résister longtemps lorsque le calife Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, chef de l’Etat islamique, viendra sonner à notre porte pour réclamer le droit de passer… et de s’établir.
Claude Paschoud
NOTES:
1 24 heures des 13-14 septembre, page 5.
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