En direct de Sirius

Hollandie – Indice de température: de la lassitude, mais un président très populaire

En dépit des efforts des médias, sourds aux fabiuseries patelines et aux vitupérations bernarenrilévitiques, les Français que j'ai rencontrés cet été étaient aussi enthousiastes à l'évocation de Vladimir Poutine qu'à l'idée de voir Flamby rendre les clefs de l'Elysée. En dépit de l'hitlérisation sournoise du président russe par les champions du Bien, zélotes de la social-démocratie, on pourrait en déduire que le peuple reconnaît à celui-ci quelques mérites dont on ne saurait créditer Hitler, parmi lesquels le maintien de l'indépendance politique, énergétique, économique et financière face aux prédateurs globaux, la lutte contre la contagion d'une décadence exportée par l'Occident et les USA, le rétablissement de la primauté des lois naturelles sur les délires droidlommistes et la mise en échec d'une hégémonie calamiteuse et mortifère.

Hollandie – Météo de l'été

Il a beaucoup plu des commémorations des deux grands équarrissages mondiaux qualifiées de «festivités» – intéressant lapsus d'une presse volontiers cocoricante. En mal de popularité, Séduktor le Rondelet animait les monstrueux ossuaires de 14-18 par son enthousiasme à porter le feu (à distance prudente) en tous lieux agités, pourvu que cela plaise à Sam, son oncle le prix Nobel de la Paix par anticipation, et rappelait au passage le prix – assez modique – versé, entre 1939 et six ans plus tard, par une France victorieuse de la «barbarie nazie»1 juste un peu aidée par quelques autres. «Comment? Eux aussi?» s'était étonné le Maréchal Keitel en 1945, en apercevant dans la masse olive-kaki-cachou le képi d'un général français. Remettons les idées en place: en 1917, les Sammies, comme en 1941 les GIs, se sont vu expédier sur des fronts qui ne les menaçaient pas, surtout pour ouvrir de nouveaux marchés à leur fringante industrie, et si la première guerre mondiale a saigné à blanc l'Europe continentale dans sa démographie et son économie, la seconde a été gagnée par le sang des Russes et le matériel US au profit de Staline et des petits malins habituels. De Gaulle l'avait bien compris, qui avait pu in extremis déjouer, après l'Invasion of combined allied forces de 1944, la colonisation de la France par les copains du bon M. Roosevelt. Hormis les insurgés de l'Armée de libération polonaise de Varsovie, livrés au rouleau compresseur des unités régulières allemandes par des Russes demeurant l'arme au pied sur l'autre rive de la Vistule, dans le reste de l'Europe ils ont mis quelque temps à comprendre les sinistres effets de Yalta, tel cet ancien membre de la très modeste «résistance» allemande au national-socialisme qui devait écrire: «Ce que nous, Allemands de la résistance, n'avons vraiment pas voulu comprendre durant la guerre, nous l'avons appris à satiété par la suite: en fait la guerre n'était pas menée contre Hitler, mais bien contre l'Allemagne.»2

«Dessine-moi une “communauté internationale”!»

– Pourquoi pas un mouton?»

Le Petit Prince me fit voir une page de carnet de vol maculée d'un cambouis que soixante-treize années avaient quelque peu estompé, sur laquelle une main de poète avait esquissé une caisse avec trois trous d'aération. Ayant hâte d'admirer le lever du soleil, j'empruntai son écran tactile, chargeai un «3-D» de méditerranée qu'un banc de méduses nuait de rose diffus et lançai: «Ça, c'est un banc de méduses; la “communauté internationale” que tu veux est dedans. C'est gélatineux, d'aspect inoffensif, mais c'est mortellement venimeux. Les scientifiques cherchent encore en vertu de quelles lois elle est soudainement apparue. Ils la supposent animée d'intentions, mais peinent à repérer dans sa masse ondulante l'emplacement d'un centre nerveux. Du rivage, le baigneur la perçoit comme une menace latente. Le sage la pressent comme un monstre et s'en méfie. Et Cassandre la voue à finir en salade exotique.

«C'est toujours rose comme ça?

– A la surface. Dedans, c'est incolore. Observe comme la nature produit des pigments qu'elle se plaît à combiner en de plaisants effets et vois maintenant comme l'homme de ce siècle s'acharne à en brouiller l'harmonie.»

J'actionnai le programme TousdéRambran, cliquai sur Bombdepintur et diffusai sur la tache rose un mélange équitable de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Le Petit Prince fit la moue:

«J'aimais mieux au début. C'est terne et sans relief. C'est couleur caca d'oie… On dirait de la…

– C'en est!»

Sémantique: le noble et l'ignoble

Deux notions qui riment en s'opposant: s'il est noble de s'entraider, il est ignoble, sous prétexte d'un «devoir de solidarité», de dépouiller celui qui travaille pour pourvoir celui qui ne fiche rien. Le premier exemple se suffit à lui-même; le second ressort du chantage au bon cœur appuyé sur le piège freudien d'une culpabilité inventée.

Néologismes

Abomifreux: adj. Pire que pire. 1ère occur.: L'état de ses sondages était abomifreux. (M. E. Lie, 1967)

Réjouissif: adj. Plaisant, avec une note de sadisme subtil. 1ère occur.: Dans ce monde de com, voir l'ex-première concubine et le premier-goujat s'échanger des vautours sur la place publique est ô combien réjouissif. (M.-C. d'Oman, 2014)

Vautour: n.m. Poulet rédigé à l'encre pas sympathique.

Testez votre observation

Trouvez le meuble qui manque dans les séries TV: a) Bar. b) Bibliothèque. c) Fauteuil. d) Sofa. e) Table.

Max l'Impertinent

NOTES:

Faux-nez pour éviter toute mention d'une Allemagne (tout court) à laquelle on avait déclaré la guerre en 1939.
2 Eugen Gerstenmaier, président du Bundestag en 1954, dans son livre Widerstand.

Thèmes associés: Politique française

Cet article a été vu 3044 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions