Editorial

Depuis fin 2013, les autorités australiennes ont entrepris d'empêcher les «oiseaux migrateurs» en provenance d'Asie via l'Indonésie d'envahir leur pays par la mer. Pour ce faire, elles ont chargé des bâtiments de la marine de guerre de barrer le passage aux navires chargés de «réfugiés» et de leur faire faire demi-tour.

Les autorités australiennes ont-elles payé des passeurs pour qu'ils ramènent des bateaux de migrants vers l'Indonésie au grand dam de celle-ci? A cette question, le premier ministre australien Tony Abbot a répondu, sans confirmer ni démentir la rumeur, que, ayant mis fin à l'immigration clandestine, le gouvernement ferait tout ce qu'il fallait pour qu'elle ne reprenne pas.

En moins de deux ans donc, l'Australie, par sa politique de fermeté, a mis fin à l'invasion et, par là même, aux noyades qui accompagnent toujours les voyages sur des navires surchargés.

La chose est donc possible.

Pendant ce temps, l'Union européenne, confrontée au même problème, organise l'invasion, envoie des bateaux supplémentaires pour sauver le plus grand nombre possible de candidats à l'asile en vue de les amener sur les côtes européennes, et s'occupe de clés de répartition et d'appels à la solidarité, aveuglée qu'elle est par la religion des droits de l'homme – comme si le droit de s'installer de force dans un pays étranger était inscrit dans la «bible droits-de-l'hommesque». Et la Suisse, plus exactement le Conseil fédéral, plus précisément encore Simonetta Sommaruga, chef du Département de justice et police, emboîte le pas à cette équipe d'irresponsables en se déclarant prête à accueillir des quotas de candidats à l'asile, à «participer aux efforts de l'UE pour une solution solidaire dans l'accueil des réfugiés».

Entre le premier ministre Tony Abbot et Simonetta Sommaruga, il y a toute la distance séparant un homme d'Etat qui sait que son premier devoir est de protéger la population de son pays, sa sensibilité et sa conscience d'individu dussent-elles en souffrir, d'une politicienne sans vision, sans carrure, qui applique à ses responsabilités de femme politique les critères qui la guideraient – ou pas – si un réfugié en détresse venait frapper à sa porte un dimanche pour lui demander cent sous. On peut en dire autant, d'ailleurs, de tous les responsables politiques européens.

La Suisse ne porte pas la moindre responsabilité dans le chaos qui règne un peu partout en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient. Les Etats-Unis, la France, l'Angleterre, leurs vassaux et alliés sont à l'origine du phénomène de par leurs ridicules interventions guerrières. Qu'ils en assument les conséquences en accueillant la misère qu'ils ont provoquée s'ils y tiennent.

Nous préférerions toutefois que, après avoir sauvé de la noyade – nous avons un petit cœur sensible nous aussi – le plus grand nombre possible de victimes potentielles, ils les reconduisent manu militari vers leur lieu de départ et organisent un barrage maritime infranchissable. Les fameux passeurs à qui les politiciens européens trouvent commode de faire porter le chapeau auraient tôt fait de se recycler dans d'autres activités.

Hélas, les pantins qui s'agitent sur la scène politique européenne sont incapables d'imiter l'Australie.

Le Pamphlet

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