Référendum

La modification de l'article 119 de la Constitution fédérale relatif à la procréation médicalement assistée et au génie génétique dans le domaine humain a été largement acceptée le 14 juin dernier. La loi fédérale sur la procréation assistée, qui avait été considérablement aménagée avant la votation déjà et qui introduit des dispositions conduisant tout droit à l'eugénisme, voire, un jour, à l'«enfant à la carte», serait donc entrée en vigueur si un référendum n'avait été lancé après sa publication, le 1er septembre, dans la Feuille fédérale.

Le débat qui a précédé la votation du 14 juin ayant déjà porté sur les défauts de la nouvelle loi, les arguments n'ayant pas changé, aucun fait nouveau n'étant intervenu, la mentalité actuelle des Suisses ayant permis à l'article constitutionnel d'être approuvé par 61,9% des votants, je ne crois pas que le référendum, en admettant qu'il aboutisse, ait la moindre chance de succès.

La démocratie directe est menacée par divers fléaux, l'un d'entre eux étant l'abus du recours à l'initiative populaire, devenue un véritable outil électoral aux mains des partis. Le référendum ne doit pas tomber dans un défaut analogue, il doit rester une véritable menace pour nos politiciens et il faut y renoncer quand la partie est perdue d'avance, sous peine de conforter nos députés dans l'idée que c'est un instrument ringard, un simple combat retardateur, une affaire de pinailleurs ou une brimade dont il convient de se débarrasser.

Toutefois, à l'intention des optimistes qui croient que tout est possible en démocratie, je signale que des listes de signatures peuvent être obtenues au 061 415 20 67.

Mariette Paschoud

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