L’affaire du collier

L’affaire du collier de la reine révéla l’importance, à la fin de l’ancien régime, des jeux d’influence de la cour sur le personnel judiciaire dans une affaire d’escroquerie portant sur l’achat frauduleux d’un collier de diamants valant un million et demi de francs. Il s’agissait d’humilier publiquement l’épouse du roi Louis XVI, détestée à la cour, en lui imputant une responsabilité dans cette affaire à laquelle elle était parfaitement étrangère.

Le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg et grand aumônier de France, tomba amoureux de Marie-Antoinette, qui le méprisait… Pour obtenir les faveurs de la souveraine, il accepta de servir d’intermédiaire entre un charlatan, Cagliostro, et des joailliers allemands, pour l’achat d’un collier au nom de la reine de France, censée vouloir l’acquérir en secret compte tenu des difficultés budgétaires de la France à l’époque. Rohan, à la fois naïf et vaniteux, consentit à rencontrer la reine dans un bosquet, à Versailles, la nuit. C’est en fait une femme de chambre qui joua le rôle de Marie-Antoinette! L’affaire fut conclue à Londres, mais à la première échéance, la supercherie se découvrit. Le roi livra tous les protagonistes à la justice, dont le cardinal de Rohan. Mal lui en prit. Le Parlement de Paris acquitta purement et simplement Rohan à seule fin de discréditer la reine pourtant totalement étrangère à l’affaire, où son nom avait été utilisé à son insu.

Le rapport avec l’affaire Polanski est évident: un groupe de pression puissant tente, avec succès dans l’affaire du collier, de faire fléchir le droit et la justice par haine du pouvoir royal en l’occurrence. De même, des artistes protègent aujourd’hui l’un des leurs par mépris d’un ordre juridique applicable à tous s’il veut rester crédible. (mdp)

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