Au courrier

Cher Journal,

Nous avons bien lu votre article sur le revenu de base inconditionnel. Nous regrettons votre position, laquelle stipule que le revenu de base veut reproduire le mode de fonctionnement de la sphère familiale. Ce n'est pas tout à fait correct. Vous le savez sans doute bien vous-même, la sphère non marchande existe bien au-delà de la cellule familiale. Vous en êtes même la preuve en acte:

 «Le Pamphlet est un périodique indépendant édité à Lausanne. Depuis 1970, il a trouvé une place originale dans le paysage de la presse de Suisse romande. Ses rédacteurs sont  bénévoles.»

Par contre, vous ne savez peut-être pas que, selon l'Office fédéral de la statistique, l'ensemble de ces activités bénévoles dépasse de 20% le travail rémunéré en Suisse (soit 401 milliards de francs).

Bien que non marchandisées, ces activités permettent en effet au PIB de grimper, et à la Suisse de fonctionner.

Est-il donc selon vous si déraisonnable d'imaginer que soit redistribuée la richesse à laquelle contribuent activement ces bénévoles? Est-ce mépriser le travail, comme le prétendent de nombreux détracteurs? Ou plutôt une manière de le requalifier, de le redéfinir, en tenant compte de ces richesses créées autrement?

Quoi qu'il en soit, nous vous remercions de vous être penché sur la question, et nous vous présentons, cher Journal, nos meilleures salutations.

Julien Cart, ancien membre du comité de BIEN-CH