Préférence étrangère
Les cerveaux socialistes fourmillent d'idées absurdes déguisées en bons sentiments. C'est ainsi que deux députés au Grand Conseil bernois «issus de l'immigration» ont déposé un postulat visant à donner, à dossier égal, la préférence à des enseignants eux aussi «issus de l'immigration» lors de l'engagement de nouveaux maîtres, afin de faciliter la coopération entre les familles immigrées et l'école.
Cette proposition qui, fort heureusement, s'est heurtée à la ferme opposition des responsables de l'instruction publique fait apparaître le caractère incohérent de l'idéologie socialiste et de ses grands prêtres.
Alors que les socialistes et la gauche en général se veulent les champions de la lutte pour l'égalité et contre la discrimination, il se trouve deux d'entre eux – qui n'ont pas été désavoués par leur parti autant qu'on sache – pour rejeter la première et préconiser la seconde simplement parce qu'on se trouve devant un problème causé par l'immigration.
Pourquoi, pendant qu'on y est, ne pas ajouter carrément l'apartheid à la discrimination dite positive en créant des classes exclusivement formées de jeunes étrangers, qui seraient prises en charge par des maîtres d'origine étrangère dotés d'une formation spéciale, dans des bâtiments scolaires particulièrement modernes et bien équipés?
D'autre part, puisque, apparemment, la gent socialiste tient à favoriser le communautarisme aux dépens de l'assimilation, il conviendrait aussi de classer les bénéficiaires de sa sollicitude par origines et religions, et de les instruire séparément.
On n'en est pas encore là, Dieu merci, mais il faut rester vigilant, car ce genre de proposition ne peut que susciter l'approbation des associations de soutien aux «migrants» et autres groupes de défense des droits des minorités, dont le pouvoir d'influence n'est de loin pas négligeable.
Que ce soit dans le canton de Berne ou ailleurs, il convient de nommer les enseignants sur la base de leurs capacités et de leur formation, quelle que soit leur origine. De même, il faut que les écoliers «issus de l'immigration» soient répartis dans les classes de manière équilibrée, afin qu'ils s'adaptent le plus rapidement possible aux us et coutumes de leur pays d'accueil.
Personne ne me fera croire que tous les enseignants d'origine étrangère sont aptes à entretenir de bonnes relations avec les parents de «migrants» et que tous les professeurs autochtones sont inaptes à le faire.
Il ne faut pas oublier non plus que l'attitude des parents d'élèves joue un rôle important dans la qualité des relations avec l'école. L'arrogance de certains d'entre eux, toutes origines confondues, est tout simplement insupportable. Ce n'est pas en donnant à une catégorie de familles l'impression qu'elles ont droit à davantage d'égards que les autres qu'on améliorera la situation.
M. P.
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