La victoire de Donald Trump

Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris d'apprendre que la victoire de M. Donald Trump m'a vivement réjoui. Il avait réussi à dresser contre lui la presque totalité des médias, les féministes, les minorités sexuelles, les Afro-Américains, les amis des migrants illégaux, Wall Street et les intellectuels bien-pensants.

Cette coalition hétéroclite dans la détestation est souvent un signe que celui ou celle qui en est la victime a raison.

D'abord, ces gens ne s'écoutent qu'entre eux. J'ai été stupéfait d'entendre mercredi sur tous les médias, radio, télévision et presse écrite, que la victoire de M. Trump était une énorme surprise «que personne n'avait prévue». Or je me flatte d'avoir moi-même envisagé cette victoire comme probable, et de l'avoir proclamé, et j'ai entendu plusieurs commentateurs, parmi lesquels M. Jean-Marie Le Pen, prédire la défaite du clan démocrate. Mais les journalistes formatés par le politiquement correct ont l'oreille sélective. Non seulement ils ne croient pas ce qui leur déplaît, mais ils ne l'entendent même pas.

La campagne électorale a privilégié les attaques ad hominem de sorte que le programme politique, économique ou social des candidats a passé au second plan. Le projet de Mme Clinton était de ne rien changer à la politique d'Obama, de continuer à s'enrichir personnellement grâce aux juteuses prébendes de la Fondation Clinton financée par les Emirats du Golfe, et de connaître enfin l'ivresse d'être la femme la plus puissante du monde.

Riche, corrompue, hautaine et arrogante, Mme Clinton n'était nullement représentative du parti démocrate qui l'avait préférée à Bernie Sanders, lequel l'aurait vraisemblablement emporté contre M. Trump.

La présidence de Donald Trump sera-t-elle caractérisée par le racisme, la xénophobie, le repli sur soi et le démantèlement des acquis sociaux?

Le nouveau président des Etats-Unis devra être jugé sur ses actions et non sur ses déclarations de campagne. Mais le slogan «Make America great again» implique, à mon avis, le retour à une forme de protectionnisme, un désengagement militaire sur plusieurs théâtres d'opérations et la lutte contre l'immigration clandestine.

Sur le fond, il faut être conscient que le protectionnisme est une arme à double tranchant. Si les T-shirts produits en Chine sont frappés d'une taxe de 45% à l'importation, le consommateur les paiera évidemment plus cher. Mais cette taxe pourrait aussi stimuler la production locale et créer des emplois. Même raisonnement pour les entreprises qui occupent des clandestins sous-payés. Si les clandestins sont reconduits, il faudra engager du personnel légal, plus cher.

Mais le protectionnisme est aussi un facteur de fierté nationale lorsqu'on parvient à une certaine forme d'autarcie et qu'on a réussi à éliminer le chômage, vrai cancer des sociétés industrielles.

Bien que pur New-yorkais, M. Trump ne sera pas le valet des financiers de la Côte Est, et c'est déjà pour le monde entier un motif d'intense satisfaction.

Claude Paschoud

Thèmes associés: Economie - Médias - Politique internationale

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