Triple faux pas

Le chef du Département des affaires étrangères Didier Burkhalter s'est permis de critiquer le décret anti-immigration promulgué par le président Donald Trump. «La discrimination générale d'un pays ou d'une religion est quelque chose que nous n'avons pas l'habitude de faire et que nous ne tenons pas à faire», aurait-il vertueusement déclaré, après avoir jugé que le décret «va dans la mauvaise direction»1.

Il aurait mieux fait de se taire et ceci pour trois raisons:

1. Il a violé la neutralité: la Suisse n'a pas à s'immiscer dans les affaires d'autres pays, ne serait-ce que par des commentaires. Elle n'a pas à juger, condamner avec la plus grande fermeté ou indiquer la bonne direction. Elle ne doit agir que dans  le cadre de ses bons offices.

2. Il a fait preuve de déloyauté, puisque, dans le cadre des bons offices, la Suisse est censée représenter les intérêts américains dans l'un des pays visés par le décret, à savoir l'Iran.

3. Il a menti, puisque la Suisse participe aux sanctions non militaires décrétées contre d'autres pays par l'ONU, lesquelles sanctions impliquent sans l'ombre d'un doute «la discrimination générale d'un [ou de plusieurs] pays».

Le Conseil fédéral et ses membres n'ont pas à donner des leçons de morale aux pays étrangers, quelles que soient par ailleurs les valeurs professées à titre personnel par nos sept pas-si-sages.

M. P.

 

1 https://www.rts.ch/info/suisse/8346575-didier-burkhalter-critique-le-decret-anti-immigration-de-donald-trump.html.

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