Bricoles

Patriotisme

Lors d’un entretien accordé au Figaro, le président Sarkozy aurait déclaré, entre autres choses, à propos de la guerre d’Afghanistan: «La France n’enverra pas un soldat de plus. Ma conviction, c’ est qu’il faut davantage de soldats afghans. Ce sont eux qui seront les plus efficaces pour gagner cette guerre, parce que c’est leur pays. Mais il faut les payer davantage afin d’éviter des désertions au bénéfice des taliban.»

Si l’on comprend bien, le président français confond patriotisme et mercenariat, ce qui n’est pas vraiment à son honneur. Par ailleurs, il ne semble pas avoir imaginé un seul instant que les soldats afghans qui désertent au profit des taliban ne le font peut-être pas parce que qu’ils sont mal payés, mais parce que, à tort ou à raison, ils jugent les terroristes plus grands patriotes que les politiciens et les forces armées aux ordres de la «coalition».

De quoi je me mêle?

Le président Sarkozy, décidément toujours sur la brèche quand il s’agit de donner des leçons, «a estimé que les poursuites de la justice américaine contre le réalisateur Roman Polanski pour viol ne constituaient pas, trente-deux ans après les faits, “une bonne administration de la justice”».

En somme, plus les faits sont anciens, moins ils sont répréhensibles. Tiens tiens…

Sauveur

Début novembre, l’ancien président des Etats-Unis William J. Clinton a inauguré, à Pristina, ville principale du Kosovo, une statue à son effigie – trois mètres de hauteur, excusez du peu!

Il semble que Pristina comporte déjà un boulevard Bill Clinton et une image de douze mètres représentant le grand homme sur la façade d’un immeuble.

Pourquoi cette débauche d’adoration? Monsieur Clinton «est considéré par les Kosovars albanais comme le principal artisan de la décision d’entamer les bombardements de l’OTAN sur la Serbie, qui avaient contraint les forces yougoslaves à se retirer du Kosovo, début 1999, et comme un “sauveur”».

Il n’y a pas de doute: ce bienfaiteur a tout à fait le profil d’un Nobel de la paix!

Dents longues

Les pays de l’Union européenne ont décidé de verser sept milliards deux cent millions d’euros sur trois ans aux pays les plus pauvres de la planète pour les aider à faire face au réchauffement climatique.

Le Soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, représentant desdits pays à Copenhague, estime que cette somme est «insignifiante», que la mesure ne résout pas la question du financement de l’aide aux pays pauvres à long terme et que les dirigeants européens agissent comme des «sceptiques du réchauffement climatique» – ça, c’est l’injure suprême!

Il faudrait peut-être demander leur avis aux contribuables européens, qui n’ont que trop tendance, les affreux, à croire que l’aide aux pays pauvres sert surtout à assurer aux potentats africains, élus démocratiquement bien sûr, le luxe et la richesse.

Lectures

Faute de place, je ne suis pas en mesure de commenter sous la rubrique Lire deux ouvrages qui méritent qu’on s’y arrête.

Le premier est le Cahier de la Renaissance Vaudoise no 148 rédigé par l’historien vaudois Michel Campiche. C’est un recueil de réflexions intitulé Autour de mon clocher, tout un programme pas vraiment politiquement correct. Vous trouverez en annexe un bulletin de commande.

Le second, dont le titre, Pire que les chambres à gazdeux procès politiques au scanner1, ne doit pas effrayer, contient certes des passages avec lesquels on n’est pas obligé d’être d’accord, mais permet surtout de comprendre pourquoi, quand il s’agit de juger des révisionnistes, les juges suisses ne peuvent choisir qu’entre la lâcheté et l’héroïsme, entre l’arbitraire et la démission.

1 Les Editions de Cassandra, case postale 144, CH-3960 Sierre.

M.P.

Thèmes associés: Humeur - Notes de lecture

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