En route vers le consensus
Une députée tessinoise a paraît-il déposé pas moins de quatre initiatives parlementaires anti-fumée. Eu égard à la dictature hygiénico-sanitaire actuelle, on peut gager que ses propositions ne tarderont pas à faire boule de neige. Parmi ces dernières figure l'exigence de zones fumeurs et non-fumeurs séparées sur les terrasses, de façon à ce que les familles puissent se sustenter et s'abreuver sans être incommodées par la fumée. Ah, l'argument «famille»… presque aussi imparable que celui de la santé publique. Si la députée avait pour seul argument son propre petit tarin délicat, peut-être oserait-on lui suggérer de s'accommoder des désagréments de la vie en société ou de rester chez elle. Mais dans la mesure où il s'agit des familles, évidemment, ça change tout. Dès lors, par souci de compromis (ou de «consensus» si on préfère, puisqu'il s'agit là d'une des «valeurs» fondamentales de notre démocratie helvétique), je propose qu'on accepte la création de zones non-fumeurs sur les terrasses pour le bien être des familles. En contrepartie, les parents seront tenus, sous peine d'amendes salées, de veiller à ce que les tympans de ceux qui souhaitent se restaurer dans le calme soient épargnés et n'aient en conséquence pas à être agressés par les hurlements ou les ciclées de mouflets – à tort ou raison – contrariés. La lutte contre la pollution sonore est aussi un combat digne d'être mené… (ir)