Le scandale Sophie Pétronin
En 2012, les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) investissent Gao, dans le nord du Mali, où travaille Sophie Pétronin. Elle se réfugie à l'ambassade d'Algérie, s'échappe par une porte arrière et peut être exfiltrée du pays avec l'aide d'amis.
Elle y retourne pourtant l'année suivante, en toute connaissance des dangers qu'elle court. Elle sera enlevée le 24 décembre 2016 par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), association salafiste liée à Al-Qaïda, qui s'occupera d'une part de sa rééducation et d'autre part des négociations en vue de sa libération.
Sa rééducation est achevée et réussie: elle est devenue musulmane, elle se prénomme désormais Mariam et elle affirme avoir été bien traitée, avec respect, par ses ravisseurs. Les négociations avec Bamako ont donné aussi d'heureux résultats (pour ses ravisseurs): le gouvernement français a payé une rançon dont on ignore le montant exact, mais qui est vraisemblablement à six chiffres, et il s'est engagé à libérer deux cent six djihadistes, soit des terroristes assassins que les troupes françaises retrouveront prochainement en face d'elles.
Certes, ce n'est pas principalement en faveur de Mme Pétronin que cette libération de djihadistes a été acceptée, mais surtout en faveur de la libération de Soumaïla Cissé, plusieurs fois ministre et plusieurs fois candidat à la présidence du Mali. Il n'en reste pas moins que ce sont les troupes françaises stationnées au Mali qui vont procéder à l'élargissement des prisonniers, et c'est le président Macron qui s'est ridiculisé en venant accueillir le 9 octobre à sa descente d'avion une «otage» devenue musulmane, chantant les louanges de ses ravisseurs et promettant qu'elle allait dès que possible retourner au Mali.
C. P.
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