Mépris

Je ne sais pas pourquoi certaines femmes politiques veulent augmenter à tout prix les effectifs féminins de l'armée suisse, alors que cela ne semble correspondre à aucun besoin. Mais cette tendance existe et s'accompagne d'idées plus ou moins farfelues quant aux moyens d'attirer les femmes dans les bras du dieu Mars.

La conseillère nationale argovienne Marianne Binder (Le Centre, ex-PDC) est d'avis que l'intérêt des femmes suisses pour l'armée serait grandement stimulé si les tenues de sortie de ces dames étaient embellies1.

On fera remarquer d'abord que la tenue de sortie des femmes de l'armée, très classique, est parfaitement adéquate. Encore faut-il qu'elle soit bien portée: elle sera forcément plus élégante sur une femme «bien fichue» que sur une femme moins favorisée par la nature. C'est bien triste, mais on n'y peut rien et c'est un constat qui s'applique aussi aux messieurs.

D'autre part, considérer que l'intérêt qu'elles portent à la défense nationale et à la vie militaire dépend d'une affaire de chiffons revient à traiter les femmes suisses d'écervelées incapables d'un choix raisonné.

Ce n'est pas sexiste – Mme Binder récuse tout soupçon de sexisme –, c'est simplement injurieux.

M. P.

 

120 minute du 17 mars.

Thèmes associés: Armée - Egalité, discriminations - Politique fédérale

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