Les nouvelles aventures...

Le révisionniste français Vincent Reynouard, condamné pour une brochure de seize pages intitulée Holocauste ? Ce que l’on vous cache… dans laquelle il disait des choses que la loi Gayssot réprouve, a été récemment extradé de Belgique vers la France pour y purger la peine d’un an de prison prononcée en 2007 par le tribunal de Saverne (Haut-Rhin) et confirmée en 2008 par la Cour d’appel de Colmar. Vincent Reynouard est incarcéré à la maison d’arrêt de Valenciennes1.

Vincent Reynouard se trouve évidemment dans une situation fort peu enviable et cela d’autant plus qu’il est père de famille nombreuse. J’ai toutefois été dérangée par le fait que, souvent, les auteurs des communiqués et commentaires que j’ai lus à propos de ses tribulations semblent considérer que le scandale de son emprisonnement réside non point tant dans l’application d’une loi totalitaire que dans le fait qu’on a arraché «ce père de huit enfants» à sa famille.

Né en 1969, Vincent Reynouard, pas plus que sa femme d’ailleurs, ne pouvait ignorer, au moment où il s’est lancé dans le combat révisionniste, qu’il allait au-devant de graves ennuis dans lesquels il entraînerait les siens: il avait dix ans quand le ciel est tombé sur les têtes du professeur Faurisson et de sa famille et dix-sept quand la soutenance de thèse d’Henri Roques a été invalidée. Qu’il ait choisi néanmoins de concevoir huit enfants relève évidemment de sa liberté personnelle et je me garderai de le juger. Mais on ne peut pas tirer argument de ce choix pour faire de lui une victime – ou un héros – plus digne de pitié ou d’admiration que, par exemple, Gaston-Armand Amaudruz qui, lui, est resté célibataire et a subi seul les foudres de notre 261bis.

Cela dit, il faut penser aux enfants, qui n’en peuvent mais. Aussi ne faut-il pas hésiter à leur tendre la main, car la situation financière de la famille Reynouard est très précaire2.

Cependant, l’enjeu reste la lutte contre les lois liberticides qui permettent d’embastiller les mal-pensants.

A la suite de l’incarcération de Vincent Reynouard, l’historien français Paul-Eric Blanrue a lancé une pétition réclamant l’abrogation de la loi Gayssot et la libération du révisionniste. Il n’est pas nécessaire d’être Français pour signer cette pétition. Il suffit d’envoyer ses nom, prénom et commune de domicile à l’adresse électronique suivante: eugenie.blanrue@laposte.net. Le fait de ne pas avoir accès à internet ne doit pas servir d’excuse: il y a toujours dans les environs un parent ou un ami serviable pour qui le web n’a pas de secrets3.

Je ne crois pas une minute que cette pétition suffira à obtenir l’abrogation de la loi, mais elle peut avoir un impact considérable si le nombre de signatures est énorme, et plus encore si lesdites signatures émanent de tous les défenseurs de la liberté d’expression, de quelque horizon qu’ils viennent, révisionnistes ou non.

Mariette Paschoud

1 Numéro d’écrou 33034 / 75 rue Lomprez / B.P. 80 455 / F-59322 Valenciennes Cedex (le prisonnier n’a pas le droit de recevoir par la poste de l’argent, des livres, des revues, des timbres ou des enveloppes réponse affranchies).

2 On peut envoyer de l’argent (mais pas de chèques) à Madame Reynouard à l’adresse suivante: Urbain Cairat / Case postale 1528 / CH-1820 Montreux.

3 On peut se créer gratuitement en quelques minutes une adresse électronique sur le site www.romandie.com.

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