Les droits humains pour les autres
La mode est au storytelling. La presse, qui se donne pour mission non pas d’informer mais d’émouvoir, nous raconte des histoires – au sens propre et figuré. Depuis une dizaine d’années, elle nous a raconté l’histoire de Carlos, ainsi qu’on l’appelait lorsqu’on ne pouvait le présenter autrement que comme un délinquant multirécidiviste et particulièrement violent.
Depuis lors, ses multiples avocats, aidés et sans doute payés par l’association Humanrights.ch, ont réussi à en faire un héros: un jeune homme victime de la violence et du racisme de notre société et de «conditions de détention contraires aux droits humains». Carlos n’a maintenant plus besoin de se cacher et on apprend qu’il s’appelle Brian, qu’il est né à Paris dans une famille africaine avant d’arriver à Zurich à l’âge de trois ans. C’est en Suisse alémanique qu’il se distinguera par des affaires de drogue, des déprédations et des agressions. A dix-sept ans, il a déjà été condamné trente-quatre fois par la justice et il est placé dans une institution spécialisée, où il bénéficie d’un appartement de quatre pièces, d’enseignants privés et de formations aux arts martiaux. Son séjour coûte environ 30'000 francs par mois à la collectivité.
Ces informations avaient été révélées à l’époque par la télévision alémanique et surtout par le journal Blick, qui ne semblait pas mécontent de renseigner les contribuables suisses sur le traitement de luxe que les autorités réservaient à certains délinquants étrangers; les faits rapportés n’ont cependant jamais été démentis. On sait aussi qu’après une première libération, le jeune Brian a immédiatement récidivé, qu’il a été condamné une nouvelle fois en 2016 et qu’il est aussitôt reparti en prison, où il a continué à commettre divers délits et à agresser les gardiens… tout en réussissant à se procurer clandestinement des téléphones portables afin de pouvoir parader sur les réseaux sociaux et y étaler ses griefs contre son pays d’accueil.
A la fin de l’année passée, des juges zuricois ont décidé que le dangereux délinquant, malgré plusieurs nouvelles condamnations, pouvait être libéré. Ses avocats se sont épanchés dans les médias pour exulter de joie et Humanrights.ch s’est vantée du rôle qu’elle avait joué dans cette libération; l’association réclame des dons pour aider à faire sortir de prison d’autres criminels.
Telle est l’histoire de Brian, alias Carlos, que chacun connaît désormais. Mais qui racontera l’histoire de ses victimes? Ont-elles seulement une histoire? Qui s’intéresse à ces gens normaux qui se font dépouiller et violenter par une sombre brute «victime de la société»? En tout cas pas les défenseurs des «droits humains».
La conclusion est qu’avant de se montrer plus sévère envers les délinquants étrangers, il faudrait d’abord commencer par mettre hors d’état de nuire les organisations qui les instrumentalisent à des fins idéologiques.
Pollux
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