† Pierre Guignard
†Pierre Guignard
Notre ami Pierre Guignard s’est éteint ce 1er novembre.
Pierre a été mon condisciple dès 1962 au Gymnase de la Cité. C’était un élève brillant, et je ne suis pas près d’oublier sa manière de faire les versions grecques et latines. Pendant que nous autres, besogneux, nous égarions dans des brouillons improbables, lui restait penché sur son texte pendant quarante-cinq minutes, sans bouger, si ce n’est pour se passer la main dans les cheveux en un geste machinal. Puis il se redressait et, d’un seul jet, en un quart d’heure, écrivait une traduction qui ne donnait jamais beaucoup de travail ni au bon Louis Mauris ni au redoutable Barca.
C’était un esprit universel, excellant dans toutes les branches au point d’être dispensé des examens oraux de baccalauréat. Je n’ai jamais vu quelqu’un lire autant que lui, dans tous les domaines, si bien que, comme sa mémoire était fidèle et durable, il avait en toutes choses un avis fondé.
Après le Gymnase, nous sommes entrés ensemble à la fois en Lettres et à la société de Zofingue.
Telle qu’elle était alors, la Faculté ne lui a pas convenu, et il a suivi alors d’autres parcours universitaires, qui l’ont amené finalement dans le monde mouvant et exigeant de l’informatique, où il a fait carrière.
C’est à Zofingue, dont il a été président, que j’ai découvert sa première faiblesse: il était nul comme acteur et ne se risquait même pas à chanter.
C’est à Zofingue aussi, au sein de la famille des Optimates, que, il y a quarante ans, a été fondé Le Pamphlet, aux débuts duquel Pierre et moi avons collaboré. Ses articles révèlent un autre aspect du personnage: dans un journal satirique souvent méchant, lui est toujours resté gentil et bienveillant, ce qui n’enlevait rien à son humour ni à la pertinence de ses critiques.
C’est cette bienveillance, je crois, qui faisait le fond de son caractère et qui rendait si sereine la pratique de son amitié.
Son départ nous laisse tous dans une peine profonde et j’exprime ici, à son épouse notre amie Lourdés et à ses trois enfants, toute notre sympathie.
Daniel Bassin
Notre ami Pierre Guignard s’est éteint ce 1er novembre.
Pierre a été mon condisciple dès 1962 au Gymnase de la Cité. C’était un élève brillant, et je ne suis pas près d’oublier sa manière de faire les versions grecques et latines. Pendant que nous autres, besogneux, nous égarions dans des brouillons improbables, lui restait penché sur son texte pendant quarante-cinq minutes, sans bouger, si ce n’est pour se passer la main dans les cheveux en un geste machinal. Puis il se redressait et, d’un seul jet, en un quart d’heure, écrivait une traduction qui ne donnait jamais beaucoup de travail ni au bon Louis Mauris ni au redoutable Barca.
C’était un esprit universel, excellant dans toutes les branches au point d’être dispensé des examens oraux de baccalauréat. Je n’ai jamais vu quelqu’un lire autant que lui, dans tous les domaines, si bien que, comme sa mémoire était fidèle et durable, il avait en toutes choses un avis fondé.
Après le Gymnase, nous sommes entrés ensemble à la fois en Lettres et à la société de Zofingue.
Telle qu’elle était alors, la Faculté ne lui a pas convenu, et il a suivi alors d’autres parcours universitaires, qui l’ont amené finalement dans le monde mouvant et exigeant de l’informatique, où il a fait carrière.
C’est à Zofingue, dont il a été président, que j’ai découvert sa première faiblesse: il était nul comme acteur et ne se risquait même pas à chanter.
C’est à Zofingue aussi, au sein de la famille des Optimates, que, il y a quarante ans, a été fondé Le Pamphlet, aux débuts duquel Pierre et moi avons collaboré. Ses articles révèlent un autre aspect du personnage: dans un journal satirique souvent méchant, lui est toujours resté gentil et bienveillant, ce qui n’enlevait rien à son humour ni à la pertinence de ses critiques.
C’est cette bienveillance, je crois, qui faisait le fond de son caractère et qui rendait si sereine la pratique de son amitié.
Son départ nous laisse tous dans une peine profonde et j’exprime ici, à son épouse notre amie Lourdés et à ses trois enfants, toute notre sympathie.
Daniel Bassin
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