Troisième sexe
Selon un article de 20 minutes du 6 octobre1, l’ancien professeur de droit privé et ex-juge fédéral Thomas Geiser estime qu’il n’y a plus de raison de distinguer les individus en fonction du sexe (homme, femme, non binaire (sic!)) dans le droit suisse. On ne peut qu’être d’accord avec l’éminent juriste: dans la mesure où chacun est aujourd’hui libre de choisir son «sexe» et d’en changer sur le papier sans avoir besoin de procéder au changement physique, cette information n’a plus le moindre intérêt.
On notera en passant qu’il n’y a pas si longtemps les chantres de la cause LGBTQR++ nous expliquaient qu’il y avait une différence entre genre et sexe, que le premier était une construction sociale et le second une notion physiologique. On constate donc que ce n’est plus le cas, et l’article parle du débat sur «l’introduction d’un troisième sexe» que l’on peine à imaginer si ce n’est en référence à un film pour adulte.
On y est donc, et la valse des aberrations peut commencer. Si je désire être dispensé du service militaire ou faciliter mon accession à certains postes sujets à des quotas, il me suffit de me rendre à l’Office d’état civil pour faire modifier mon sexe. Je serai dès lors une femme trans lesbienne, avec une grosse barbe et des attributs masculins, et pourrai bénéficier de tout l’appareil législatif en place dans certains pays pour obtenir toute une série d’avantages: examens d’entrée facilités dans la police ou les pompiers, présomption de culpabilité de mon conjoint en cas de conflit domestique, incarcération dans une prison pour femmes, participation aux compétitions sportives dans la catégorie féminine, et j’en passe.
Aujourd’hui, si vous vous percevez femme, vous l’êtes. Il n’y a pas si longtemps, lorsque l’oncle Arthur se percevait Napoléon Bonaparte, on l’envoyait se faire soigner à Cery. Lorsque les adolescentes anorexiques de 30 kilos se percevaient grosses, on les traitait pour les troubles psychiatriques dont elles souffraient.
Mais parce que quelques hurluberlus ne se perçoivent ni homme ni femme, il faudrait créer un troisième sexe? Si tu ne sais pas ce que tu es, regarde dans un miroir et tu auras la réponse. Ensuite, que cela te plaise ou non, c’est une autre histoire. Mais une chose est sûre: il n’y a que deux sexes et le genre est une notion grammaticale.
Xavier Savigny
Thèmes associés: Egalité, discriminations - Société
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