La dame et le cloporte
Mme Gabi Huber, docteur en droit, avocate et notaire dans le canton d’Uri, chef du groupe PLR au Conseil national, est presque une inconnue en Suisse romande, mais elle aurait pu succéder à Hans-Rudolf Merz au Conseil fédéral.
C’est dire que lorsqu’elle s’est opposée à la loi demandant à la Confédération d’imposer trois leçons de sport par semaine à l’école obligatoire, au nom du fédéralisme qui attribue les programmes scolaires à la compétence cantonale, non seulement elle s’exprimait avec intelligence sur un sujet qu’elle connaît, mais encore elle avait parfaitement raison.
Il n’en fallut pas plus à un obscur Sébastien Jost, qui collabore au Matin, «ce qui lui permet de rester curieux, éveillé et polyvalent» – c’est lui qui le dit dans un portrait complaisant et narcissique du site www.viadeo.com –, pour se moquer platement de la dame, dont l’intervention était, selon lui, «totalement déplacée».
«Indéniablement, face à cette problématique de santé publique [l’obésité chez les jeunes. Réd.], la fin justifie les moyens», proclame notre jeune sot, qui se gausse encore du «sacro-saint fédéralisme».
Chaque fois que j’entends répéter que «la fin justifie les moyens», c’est immanquablement pour tenter de justifier le gain d’un petit avantage momentané au prix d’une immense saloperie, ou moyennant l’abandon de principes essentiels.
Le fédéralisme est ainsi la cible de multiples critiques de la part d’imbéciles pour qui tout serait plus simple si on avait tous en Suisse les mêmes lois et qu’on parle tous le même patois zuricois.
Mais les faits sont têtus. Napoléon n’est pas parvenu à faire de tous les Français des Parisiens, même si la langue de l’Ile de France leur a été imposée; Tito n’a pas réussi à pérenniser la Yougoslavie ni les Russes à maintenir la cohésion de l’URSS.
On voit aujourd’hui les tensions entre les monnaies membres de la zone euro et les risque d’implosion de l’Union européenne.
Et c’est dans ce contexte que le scribouilleur de service, du haut de son insignifiance, nous assure qu’il faut allègrement jeter le fédéralisme aux orties, avec sept siècles d’histoire, pour gagner à coup sûr dans toute la Suisse trois heures de gym par semaine!
Quand vous saurez que, dans son profil Facebook, M. Jost nous informe avoir rejoint la communauté (89'766 personnes) baptisée Je plaque tout, et je pars vendre des préservatifs goût hostie au Vatican, vous aurez compris pourquoi on ne pouvait guère attendre d’un tel zigoto qu’il entende quoi que ce soit au fédéralisme.
C’est d’ailleurs sans doute pourquoi il a été recueilli par Le Matin.
C.P.
C’est dire que lorsqu’elle s’est opposée à la loi demandant à la Confédération d’imposer trois leçons de sport par semaine à l’école obligatoire, au nom du fédéralisme qui attribue les programmes scolaires à la compétence cantonale, non seulement elle s’exprimait avec intelligence sur un sujet qu’elle connaît, mais encore elle avait parfaitement raison.
Il n’en fallut pas plus à un obscur Sébastien Jost, qui collabore au Matin, «ce qui lui permet de rester curieux, éveillé et polyvalent» – c’est lui qui le dit dans un portrait complaisant et narcissique du site www.viadeo.com –, pour se moquer platement de la dame, dont l’intervention était, selon lui, «totalement déplacée».
«Indéniablement, face à cette problématique de santé publique [l’obésité chez les jeunes. Réd.], la fin justifie les moyens», proclame notre jeune sot, qui se gausse encore du «sacro-saint fédéralisme».
Chaque fois que j’entends répéter que «la fin justifie les moyens», c’est immanquablement pour tenter de justifier le gain d’un petit avantage momentané au prix d’une immense saloperie, ou moyennant l’abandon de principes essentiels.
Le fédéralisme est ainsi la cible de multiples critiques de la part d’imbéciles pour qui tout serait plus simple si on avait tous en Suisse les mêmes lois et qu’on parle tous le même patois zuricois.
Mais les faits sont têtus. Napoléon n’est pas parvenu à faire de tous les Français des Parisiens, même si la langue de l’Ile de France leur a été imposée; Tito n’a pas réussi à pérenniser la Yougoslavie ni les Russes à maintenir la cohésion de l’URSS.
On voit aujourd’hui les tensions entre les monnaies membres de la zone euro et les risque d’implosion de l’Union européenne.
Et c’est dans ce contexte que le scribouilleur de service, du haut de son insignifiance, nous assure qu’il faut allègrement jeter le fédéralisme aux orties, avec sept siècles d’histoire, pour gagner à coup sûr dans toute la Suisse trois heures de gym par semaine!
Quand vous saurez que, dans son profil Facebook, M. Jost nous informe avoir rejoint la communauté (89'766 personnes) baptisée Je plaque tout, et je pars vendre des préservatifs goût hostie au Vatican, vous aurez compris pourquoi on ne pouvait guère attendre d’un tel zigoto qu’il entende quoi que ce soit au fédéralisme.
C’est d’ailleurs sans doute pourquoi il a été recueilli par Le Matin.
C.P.
Thèmes associés: Coups de griffe - Humeur - Politique fédérale
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