Baisser de rideau

   

Le Cri de la Chouette, qui joignait sa voix à celle d’autres journaux français non conformistes comme Rivarol ou les Quatre Vérités, cesse de paraître.

Ce n’est pas que Roger Minne et ses collaborateurs n’aient plus rien à dire ni qu’ils craignent les retombées de leur incorrection politique. Mais il arrive un moment où l’énergie vient à manquer, où le plus résistant des oiseaux nocturnes se voit dans l’obligation de renoncer aux coups de bec, de rétracter définitivement les ongles de ses serres. C’est la vie et rien ne sert de s’en désespérer.

Le grand chef  Minne aspirant au repos, l’équipe du Cri de la Chouette se retrouve au chômage. C’en est fini, pour Jacques Panis, des maquettes et mises en page; c’en est fini, pour Chard, Emmanuel Gay, Alain Dumait, Francis Dauphiné et un ou deux autres, des dessins et chroniques; c’en est fini, pour Viviane, du filial appui au hululeur en chef; c’en est fini pour la discrète et fidèle Yvette Gasparin, du travail inlassable de celle qui œuvre dans l’ombre.

C’est une page qui se tourne, mais plutôt que de verser des torrents de larmes, il convient de se réjouir que, pendant presque vingt ans, le Cri de la Chouette ait participé avec persévérance et humour au fameux «combat d’arrière-garde» que dénoncent les intellos prétentieux, les gauchistes attardés et les «humanistes» de tous bords.

Mariette Paschoud.

Thèmes associés: Politique française

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