Moins d'éthique
Il ne se passe guère de semaine sans que quelque jugement honteux ne vienne nous rappeler que les juges fédéraux, européens ou internationaux se préoccupent essentiellement de défendre les criminels contre les honnêtes gens – non seulement parce que la gauche investit toujours largement la magistrature, mais aussi, sans doute, parce que l’annulation d’un jugement rendu par des confrères inférieurs procure toujours un délicieux sentiment d’importance.
Les avocats vaudois ont récemment pu donner l’impression qu’eux aussi se souciaient davantage du confort des criminels que de la sécurité des honnêtes gens. Après tout, nous objectera-t-on, c’est un peu la fonction d’un avocat. D’accord. Toujours est-il que leur indignation médiatique face aux conditions qui règnent dans les prisons du Canton ne les a pas rendus très sympathiques aux yeux de tous les citoyens qui n’y sont pas.
Enfin, certains Lausannois – dont même les moins suspects d’accointances avec l’UDC craignent aujourd’hui de sortir en ville le soir – se sont demandé avec inquiétude si le commandant de la police municipale avait lui aussi basculé dans l’autre camp lorsque ce dernier a lui-même dénoncé une agente de police qui avait dû frapper une voleuse pour pouvoir la maîtriser. Un comportement non seulement applaudi par le citoyen lambda, mais aussi considéré par les professionnels comme proportionné et conforme à la formation donnée aux policiers. Seul le procureur Sébastien Fetter (serait-ce celui qui, il y a quelques années, se présentait sur des listes A Gauche toute! et collaborait au journal du POP?) l’a jugé «inadmissible». Au sentiment d’insécurité des habitants s’ajoute donc le sentiment d’injustice des policiers qui se voient traînés devant un tribunal lorsqu’ils exécutent les gestes qu’on leur a enseignés.
Face à tout cela, les contribuables lausannois, livrés à eux-mêmes, accueillent avec un espoir modéré le remplacement du municipal communiste en charge du dicastère de l’insécurité par un socialiste. Ils se réjouissent en revanche bien davantage d’apprendre que leur police va «lâcher du lest sur son code de déontologie» afin de pouvoir faire son travail correctement. Moins d’éthique – un simple sentiment d’éthique suffit amplement – et plus de sécurité, voilà ce que demande le peuple.
Moins d’éthique: un exemple à suivre?
Pollux
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