Les nouvelles aventures...
C'est reparti!
La presse helvétique est en émoi! Elle vient de découvrir que «la Suisse savait depuis 1942»! Je n'ai pas besoin de vous dire ce que la Confédération savait: il ne s'est produit à cette époque-là qu'un seul événement. Cette pharamineuse «découverte», qui refait surface chaque fois que la ferveur religieuse exigée par les gardiens de la Mémoire se refroidit quelque peu, est due cette fois-ci à un certain Sascha ou Sacha – il semble que les journalistes ne soient pas tous d'accord sur l'orthographe du prénom de cet illustre «historien» – Zala, «directeur des Documents diplomatiques suisses». Ça sonne bien, ça vous a des airs officiels. Mais il s'agit d'un organisme qui n'a rien à voir avec le Département des affaires étrangères ou un quelconque office de l'administration fédérale. Apparemment, un peu de poudre aux yeux ne nuit pas.
Quoi qu'il en soit, on resterait confondu, si on n'était pas fait au feu, en apprenant une nouvelle fois que le Conseil fédéral a mis sous le boisseau les innombrables lettres, télégrammes et rapports détaillés que lui avaient transmis à l'époque des diplomates suisses. Quoi? Le gouvernement helvétique détenait depuis tout ce temps des documents qui permettaient de clore le bec des révisionnistes, de réduire au silence les détracteurs du Rapport Bergier, de mettre fin à l'odieuse controverse et il ne les a pas rendus publics? Mais pourquoi donc, au nom du ciel?
Heureusement, mon quotidien habituel annonce qu'un certain nombre de ces fameux documents «sont maintenant aussi [c'est moi qui souligne] publiés sur Internet», ce qui est pour le moins curieux concernant des documents qui n'ont, à ce qu'on nous dit par ailleurs, jamais été publiés. Cependant, ne cherchons pas la petite bête comme le premier critique de texte venu….
20 minutes s'abstient – un oubli, sans doute – d'indiquer des références. Mais allez donc faire un tour sur le site des Documents diplomatiques suisses[1] et vous comprendrez pourquoi le Conseil fédéral s'est montré si discret: vous ne trouverez que des photos et des documents qui ne tiennent pas les promesses de l'«historien» et de la presse, lesquels feraient bien de méditer ce fleuron de la sagesse populaire: «Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse.»
M. P.
NOTES:
[1] www.dodis.ch
Thèmes associés: Révisionnisme
Cet article a été vu 3000 fois