Bricoles

Varone n’a toujours rien compris

Dès qu’on a appris la condamnation de Christian Varone à un an et quinze jours de prison pour tentative de vol de bien culturel, l’intéressé a sautillé de joie en proclamant que sa bonne foi avait été reconnue par la justice turque, que son honneur avait été lavé, et qu’il avait été blanchi!

Rien n’est plus faux. Varone est bel et bien un voleur, il a d’ailleurs reconnu les faits et il a été condamné. Que sa peine ne donne pas lieu à inscription dans le casier judiciaire ne change rien à l’affaire et il n’a plus sa place à la tête de la police valaisanne.

Le Groupe Mutuel, dit-on, lui a offert un poste de directeur des ressources humaines. Il pourra ainsi faire bénéficier le personnel de ses conceptions éthiques très particulières. (cp)

 

Koh-Lanta

Emission de télé-réalité débile, conçue grâce à des candidats idiots à l’intention des téléspectateurs demeurés, Koh-Lanta est en deuil. Un jeune crétin est mort d’une crise cardiaque, après s’être volontairement soumis à une épreuve physiquement très dure, qui excédait ses facultés. On ne pleurera ni la victime ni la disparition de l’émission. (cp)

 

Sale temps pour les politiques français

Y a-t-il une malédiction qui frappe les ministres des finances ou du budget en France? On se souvient de la mort mystérieuse de Robert Boulin, ministre de l’économie et des finances en 1977-1978, qui en savait trop sur le financement du RPR par des fonds généreusement octroyés par Saddam Hussein ou Omar Bongo et qui s’est prétendument «suicidé» en se noyant dans les quarante centimètres d’eau d’un étang de Rambouillet.

On se souvient de Pierre Bérégovoy, ministre de l’économie et des finances dans les gouvernements de Fabius et de Rocard, puis premier ministre de Mitterrand, qui se suicide aussi le 1er mai 1993.

Eric Woerth, impliqué dans l’affaire Bettencourt, tombe en 2010, soit trois ans avant Jerôme Cahuzac, soupçonné de délit fiscal. Nicolas Sarkozy lui-même est mis en examen pour abus de faiblesse, ayant accepté de Mme Liliane Bettencourt des cadeaux excédant de beaucoup le maximum toléré par la loi.

Pourrait-on revivre des émeutes, comme celle du 6 février 1934 suite à l’affaire Stavisky? Certes non, car, à cette époque, les Français pouvaient encore s’indigner lorsqu’ils découvraient que leurs députés et leurs ministres étaient des crapules. Aujourd’hui, ils le savent depuis longtemps. Ils ne s’en indignent pas. Ce qui les chagrine, c’est l’annulation de Koh-Lanta. (cp)

 

Austérité

Il n’y a pas que les Chypriotes qui sont les victimes de mesures assimilables à du racket. Il n’y a pas que les Grecs, les Portugais ou les Espagnols qui souffrent de la récession et des mesures d’austérité. Il y a aussi quelques professeurs de gymnase vaudois, à 140'000 francs par an pour vingt-deux heures de cours hebdomadaires, qui ont manifesté la semaine passée par une grève leur colère à l’égard des mesures arrêtées par le Conseil d’Etat pour recapitaliser leur caisse de pension.

Durant des années, l’Etat de Vaud a prélevé le 8% des salaires de ses fidèles serviteurs pour leur caisse de pension, mais a versé lui-même le double. Aujourd’hui, on est, sauf erreur, à 9% pour le fonctionnaire et 15% pour l’Etat-employeur. Malgré cela, la caisse ne peut garantir un taux de couverture de 100%, comme on l’exige des caisses privées.

Il faut impérativement prendre des mesures d’assainissement. Les maîtres de gymnase ne pourraient plus partir en retraite à soixante ans mais à soixante-deux ans seulement.

«Quelle cruauté!» me disait une vendeuse d’une boutique de la rue de Bourg, bientôt soixante-trois ans, cinquante heures de travail par semaine. (cp)

 

Ils ont cédé

Lorsque, en novembre 2012, un groupe de six musiciens de l’Armée du Salut a été choisi pour représenter la Suisse au concours Eurovision de la chanson, qui aura lieu en mai prochain à Malmö, les organisateurs ont immédiatement fait savoir que les musiciens ne pourraient pas concourir dans leur uniforme et sous leur nom. En effet, le règlement de la manifestation interdit les messages politiques ou commerciaux et chacun sait que l’Armée du Salut est avant tout une organisation politique et commerciale.

On aurait pu s’imaginer que le groupe enverrait promener ces messieurs de l’Union européenne de radio-télévision (UER), histoire de remettre les pendules à l’heure.

Eh bien non! Les salutistes ont obtempéré: ils porteront une chemise blanche et un pantalon foncé et, surtout, ils concourront sous le nom de Takasa, qui signifie «nettoyer» ou «purifier» – on ne sait trop quoi! – en… swahili.

Si après ça, la victoire se dérobe, c’est à désespérer du politiquement correct! (mp)

 

L’avocate du diable

«C’est une forme d’acharnement du Parquet, lâche l’avocate du prévenu, Me Yaël Hayat. La justice, ce n’est pas être justicier, mais faire preuve d’humanité dans des cas extraordinaires comme celui de mon client, dont le pronostic vital est engagé. Ou alors on dit clairement: on meurt en prison.»

De quoi s’agit-il? Il s’agit d’un homme de huitante-neuf ans, condamné en 2010 à dix ans de prison pour le viol de sa fille adoptive, et qui souffre d’un cancer en phase terminale. Cette victime d’un système inhumain pourrait mourir chez elle avec la bénédiction de la justice genevoise si le Ministère public, qui, apparemment, considère en toute bizarrerie que le rôle des tribunaux est de se comporter en justiciers, n’avait fait appel et obtenu l’effet suspensif.

Ce n’est donc pas au sujet de Paul Touvier ou de Klaus Barbie, tous deux morts en prison des suites d’un cancer à un âge relativement avancé, que s’exprime aussi noblement  Me Hayat. L’aurait-elle fait à l’époque, si elle avait été en âge de se manifester? On peut en douter, puisqu’elle a l’oreille des journalistes et bien qu’elle ait «un certain goût pour les méchants. Les très méchants: tueurs, violeurs et bandits de grand chemin»1. (mp)

1 Catherine Focas, L’avocate du diable, Tribune de Genève, 23 octobre 2011.

 

Solution

Voyager à l’étranger et utiliser un téléphone mobile suisse coûte très cher. Il faut financer non seulement la communication, mais aussi les appels reçus et d’autres choses encore probablement. Les gens intelligents et instruits appellent ça le roaming. Or, il se trouve que les tarifs de roaming sont très élevés en Suisse, beaucoup plus que dans l’Union européenne, si bien que, tant chez les socialistes qu’à l’UDC, des voix s’élèvent pour réclamer un plafonnement desdits tarifs.

Je n’ai pas d’opinion sur cette question. En revanche, Doris Leuthard, chef du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, en a une, bien arrêtée sinon dûment motivée: il suffit de se munir d’une carte SIM chez un opérateur du lieu de séjour et le tour est joué.

Ben voyons! une carte SIM pour l’Espagne, une autre pour la Grèce, une troisième pour les Etats-Unis. Comme c’est pratique!

Et gratuit? (mp)

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