Outrages

Monsieur Mathieu Kassovitz, acteur-réalisateur de son état, ne croit pas à la version officielle des attentats du 11 septembre. Il l’a dit publiquement, le pauvre naïf.

Evidemment, il s’est aussitôt trouvé un ou deux journalistes particulièrement imaginatifs pour le comparer qui à Goebbels, célèbre spécialiste de la manipulation et de l’intoxication intellectuelle des masses abruties, qui à «l’historien révisionniste» Robert Faurisson, «négationniste» notoire, donc menteur invétéré et de surcroît extrêmement dangereux.

Considérant, selon son avocat, qu’il avait «fait l’objet d’outrages d’une exceptionnelle gravité qui portent douloureusement atteinte à sa réputation, à son honneur et au-delà à sa famille dont il rappelle qu’une grande partie a disparu dans les camps de concentration nazis1»,Mathieu Kassovitza porté plainte contre les «diffamateurs» de l’Express et du Journal du Dimanche2.

Le sieur Kassovitz a encore beaucoup à apprendre, en particulier que la vérité officielle ne saurait être mise en doute et que les fauteurs de troubles risquent gros quand les gardiens de l’orthodoxie font leur vilain travail.

Porter plainte est bien risqué et peut se révéler extrêmement ruineux, c’est moi qui vous le dis. Il eût été plus expédient, plus économique et beaucoup plus injurieux de renvoyer la balle aux scribouillards incriminés en les comparant publiquement à l’épurateur soviétique Beria. Il est vrai que lesdits scribouillards n’ont probablement jamais entendu parler du «Himmler de Staline» et qu’il ne faut laisser passer aucune occasion de rappeler qu’on est une pauvre victime des seuls méchants du XXe siècle.

Quoi qu’il en soit, je jubile à la pensée que les juges vont, cette fois-ci, se trouver le fondement entre eux chaises percées, sans loi de circonstance derrière laquelle se réfugier. Vont-ils une fois pour toutes faire de Robert Faurisson un démon aux pieds fourchus – pour Goebbels, c’est déjà fait – et condamner des journalistes qui ne manqueront pas de hurler au viol de la liberté de la presse? Vont-ils au contraire prêter le flanc au soupçon de banalisation du nazisme et du «négationnisme» en déboutant Mathieu Kassovitz en dépit de son apport essentiel à la culture de notre époque et de ses malheurs passés?

Le suspense est insoutenable!

M.P

1 A l’heure où j’écris ces lignes, Roman Polanski ne s’est pas encore servi d’une évocation de ce genre pour faire avancer sa cause. Je me demande bien pourquoi.

2 Source: LEXPRESS.fr, 25 septembre 2009.

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