Rêves de grandeur

«Lausanne rêve d’un M3», titre 20 minutes du 15 octobre, avant de nous apprendre que les autorités de la ville, et donc pas du tout les Lausannois, songent à construire un deuxième métro qui relierait la gare de Lausanne à la Blécherette en passant par le Flon, Saint-Roch, le Palais de Beaulieu et la Pontaise. La réalisation de ce projet coûterait quelque quatre cents millions.

On a vu avec le M2 le crédit qu’on peut accorder aux devis présentés par nos autorités.

Mais, surtout, on croyait savoir que l’un des projets de développement de l’agglomération lausannoise retenus par les services de Moritz Leuenberger, chef du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication – DETEC pour les intimes –, pour bénéficier de la manne fédérale consistait à établir, aux environs de 2018-2020, une ligne de tram reliant Lausanne-Flon à la Blécherette.

On ne comprend pas très bien pourquoi le tram, moyen de transport jugé naguère désuet par les édiles lausannois – qui n’étaient pas, il est vrai écolo-socialistes ou contaminés – au point qu’ils l’ont supprimé sans états d’âmes, rails compris, en dépit du coût des travaux, était redevenu, le temps d’un projet, la solution de l’avenir. Ce qu’on comprend, en revanche, c’est que tout se passe comme si Monsieur Olivier Français et ses collègues jouaient au Monopoly, sans se soucier de l’argent des contribuables, puisque la nouvelle lubie métropolitaine ne fait évidemment pas partie des projets agréés par Berne.

Comme on l’a vu, et contrairement au tram dont Lausanne ne rêve plus, le nouveau métro partirait de la gare et non du Flon, cela en dépit du fait que le M2 passe par les deux stations et que, si on tenait vraiment à faire bon poids, on pourrait créer, en direction de la Place de l’Europe, une ramification du tunnel piétons qui devrait relier la gare à Saint-François dans quelques années.

Apparemment, le résultat négatif du vote du 27 septembre sur le stade de la Pontaise, qui a été – il fallait s’y attendre – interprété par les autorités lausannoises comme une acceptation enthousiaste et globale du projet Métamorphose, a donné des ailes à notre municipalité mégalomane. Cette dernière envisage maintenant, on l’a appris mi-octobre également, de creuser un tunnel de sept cent cinquante mètres sous la Place Saint-François, afin d’en bannir les automobiles au profit des piétons et des transports publics.

Tout cela est bien joli mais va coûter des centaines de millions. Où les prendra-t-on? Si la commune de Lausanne était richissime, cela se saurait!

On ne peut pas tout faire, que diable! Il faut aussi penser aux installations sportives démesurées, qui seront le couronnement de la Métamorphose lausannoise!

Mariette Paschoud

Thèmes associés: Environnement

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