Bricoles

Arbitraire sécuritaire

Il paraît que l’obligation d’utiliser, en voiture, des sièges spéciaux pour les enfants de moins de douze ans dont la taille est inférieure à cent cinquante centimètres n’ennuie que les mômes. On les comprend: à partir de sept ans, ils vont à l’école obligatoire comme des grands; on n’arrête pas de leur dire qu’ils doivent cesser de sucer leur pouce, de dormir avec leur doudou ou de pleurer pour un rien, parce qu’ils sont des grands. Et on les ravale quasiment au rang de tout petits sous prétexte qu’aucun fabricant de ceinture de sécurité n’a encore eu l’idée d’inventer la ceinture réglable qui permettra aux jeunes passagers sortis des sièges pour bébés de se ligoter sans risquer l’étranglement, comme des grands.

Par ailleurs, on ne voit pas pourquoi les individus de plus de douze ans mesurant moins d’un mètre cinquante seraient, eux, à l’abri des risques. Craindrait-on une réaction des adolescents et des adultes de petite taille?

Il paraît que, à part les enfants, la population accepte bien la nouvelle législation. C’est drôle: tous les gens à qui j’en parle la trouvent idiote.

Humour

L’agence de publicité Clockworx propose un service original: si vous voulez faire mourir de rire vos meilleurs amis, vous pouvez leur offrir une tarte à la crème qu’un «clown de l’enfer» leur enverra en pleine figure après les avoir suivis pendant quelques jours – sept au maximum – pour les entarter au moment où ils s’y attendent le moins. Le coût de l’opération se monte à 666 francs – on voit poindre le nombre de la bête, ces gens ont de la culture! Si le clown infernal rate son coup, vos amis recevront la tarte dans des conditions normales, ainsi qu’un maillot portant l’inscription «J’ai survécu au clown de l’enfer».

Rassurez-vous: les destinataires potentiels seront prévenus et pourront ainsi décliner votre subtil cadeau ou alors se tordre les côtes pendant toute la durée de l’opération.

Vous ne trouvez pas ça drôle? Comme c’est étrange.

Quelle surprise!

Le mardi 13 avril, Michelle Obama, première dame des Etats-Unis, s’est rendue à Port-au-Prince pour une visite surprise destinée à souligner l’intérêt que portent les USA aux sinistrés d’Haïti.

Moi, j’aime bien les visites inopinées. Elles épargnent aux «victimes» de la visite l’organisation, les préparatifs, les dépenses et tout le tralala qui accompagnent habituellement les visites annoncées. Je ne peux donc qu’approuver le désir de Madame Obama de faire à ses hôtes obligés une bonne surprise.

Hélas, la brave dame a dû être bien déçue: à son arrivée à Port-au-Prince, elle était attendue par un hélicoptère qui l’a emmenée, en compagnie de la femme du vice-président Biden, dans les jardins du Palais national, siège de la présidence en ruines que Nicolas Sarkozy n’a pas encore eu le temps de reconstruire, où elle a été accueillie par le président Préval et son épouse, sous la protection de dizaines de militaires américains et de policiers haïtiens. En plus, Monsieur Préval s’est cru obligé d’avoir un entretien avec son «invitée», ce qui, forcément, lui a pris un temps précieux. L’histoire ne nous dit pas si les deux Américaines ont pris le bus ou le taxi pour s’en aller visiter, en toute discrétion sans doute, un hôpital de la capitale haïtienne. Mais on peut craindre que René Préval n’ait mis à leur disposition limousine et escorte. Bref, la visite surprise a été un fiasco complet.

Espérons que Michelle se sera consolée au cours de la visite de trois jours, tout ce qu’il y avait d’annoncée cette fois, qu’elle a rendue au Mexique dans la foulée.

Au fait, les Etats-Unis n’auraient-ils pas de corps diplomatique?

Toujours l’école bonne à tout faire

Un tiers des adultes suisses ont, paraît-il, des dettes et huitante pour cent de ce tiers ont contracté leurs dettes avant l’âge de vingt-cinq ans. En d’autres termes, environ vingt-sept Suisse adultes sur cent contractent des dettes avant leur vingt-cinquième anniversaire.

Voilà qui est, on l’admettra, extrêmement fâcheux. Aussi l’association Pro Juventute s’alarme-t-elle comme le premier éducateur sexuel venu et réclame-t-elle des cours relatifs aux «finances ménagères» dès l’école primaire et, si possible, à l’école enfantine déjà; cela, bien entendu, dans toute la Suisse avec insertion dans le programme scolaire normal.

On veut bien admettre que les responsables de Pro Juventute ont quitté l’école depuis très longtemps et n’en gardent qu’un souvenir assez vague. On veut bien admettre qu’ils ne connaissent pas grand-chose à la jeunesse et seraient peut-être plus à l’aise à Pro Senectute. Mais justement, avec l’âge, on voit ressortir les souvenirs de la petite enfance. Peut-être les donneurs de leçons de Pro Juventute pourraient-ils faire l’effort de se rappeler quelles étaient leurs préoccupations économiques et leurs aptitudes au calcul «ménager» quand ils avaient cinq ou sept ans.

De toute façon, cette manie de confier à une école déjà incapable d’assumer ses tâches traditionnelles des cours de tout et de n’importe quoi est insupportable.

Mots-valises

Ça vient de sortir ou presque: la tenue de natation des musulmanes – autorisée désormais dans les écoles par certains cantons suisses-allemands – porte le doux nom de burkini, ce qui est assez joli, d’ailleurs.

Je n’ai rien contre les mots-valises, pour autant qu’ils ne contractent pas des notions contradictoires. Qu’on allie français et anglais dans franglais, ou taper et manuscrit dans tapuscrit, pourquoi pas? Mais la burqa qui cache tout et le bikini qui montre presque tout ne vont pas ensemble.

Un joli mot n’excuse pas l’incohérence et moins encore la banalisation de tenues progressivement imposées dans nos établissements scolaires par une religion qui n’est pas la nôtre.

M.P.

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