Bricoles
On s’en f…
C’est fou ce que les anciennes gloires de la politique peinent à admettre que leur avis n’intéresse plus personne. L’ancien ministre de la culture français Jack Lang en est un exemple particulièrement pittoresque. Alors que, à part le journaliste de service évidemment, personne ne lui demande rien, il s’exprime sur le sort du cinéaste Polanski menacé, en Suisse, d’extradition vers les Etats-Unis pour une affaire de mœurs. «La Suisse que j’aime ne peut pas extrader Polanski», s’est paraît-il exclamé ce mêle-tout dans le Matin Dimanche du 16 mai.
Qu’attendent les gens de presse qui recueillent les états d’âme de ce pitre démonétisé pour lui signaler que la Suisse et les Suisses n’ont que faire de son opinion et se passent aisément de son amour?
Lutte efficace
Deux mille personnes ont participé au concours du programme national d’arrêt du tabagisme 2010. Pour avoir une chance de gagner, elles devaient, comme chaque année, se passer de fumer pendant un mois. Le gagnant a touché cinq mille francs; de quoi acheter une honnête quantité de cigarettes!
Un vent de non-conformisme?
Emoi à Genève! La première assemblée plénière de la Constituante a refusé d’inscrire expressément l’égalité entre hommes et femmes dans la nouvelle loi fondamentale du canton. En dépit d’une gauche «sous le choc», pour reprendre une formule chère à la journalisterie, la majorité des membres de l’assemblée a jugé que la formulation «Toutes les personnes sont égales en droit et en fait» incluait l’égalité des sexes, ce qui semble évident. Il paraît même qu’un radical aurait déclaré, en riposte aux gauchistes bouleversés: «(…) Les femmes sont des personnes comme les hommes.» Vous vous rendez compte!!!??? Pire: il aurait ajouté: «Nous ne voulons pas faire une Constitution avec du prêt-à-penser.»
On commence comme ça, mon bon monsieur, et on finit révisionniste!
Sensibilisation
Il y a quelques jours, un flash mob, pour causer comme les snobs – une mobilisation éclair pour parler le français –, a eu lieu à la Place Bellevue de Zurich, à proximité d’un arrêt de tram. A un coup de sifflet, une centaine de personnes – une manifestation de masse, vraiment! – se sont couchées sur le sol où elles sont restées étendues immobiles pendant trois minutes. L’«exercice» organisé par Greenpeace devait attirer l’attention du public sur le fait que la Suisse est insuffisamment préparée à un accident nucléaire majeur.
Compte tenu de la place consacrée par mon quotidien habituel à ce non-événement, on peut parier que l’opération n’aura sensibilisé les passants qu’au désagrément qu’on éprouve à devoir enjamber des corps inertes.
Absurdités
Depuis que le casse-tête du musée des beaux-arts est en voie de résolution, on voit fleurir à propos de l’avenir de nos musées, en particulier de ceux qui resteront ou s’installeront au Palais de Rumine, un tissus d’absurdités. La première consiste à se féliciter du «pôle muséal dont l’avènement se concrétise du côté de la gare» et qui va libérer de l’espace dans le vieux palais. Bien sûr, tout groupement de gens, de compétences ou d’installations étant désormais un «pôle», il nous fallait dare-dare un «pôle muséal».
Pour faire bon poids, on nous apprend aussi que «le Palais de Rumine doit s’inventer un avenir». Pourquoi ne mettrait-on pas en place un «pôle zodiacal»? Ce serait tout plein mignon, non?
Il paraît qu’il importe de cogiter sur l’orientation qu’on va donner à l’ensemble… du Palais de Rumine, pas du «pôle ruminal», et que le fruit des intenses réflexions du cycliste et accessoirement conseiller d’Etat François Marthaler serait un «pôle multiculturel» de la biodiversité et du changement climatique. L’originalité de ce magistrat me laisse sans voix.
Chantage
Le chanvrier Bernard Rappaz avait réussi à sortir de prison en menaçant de se laisser mourir de faim. Contraint de réintégrer sa cellule, il a recommencé son chantage. Il paraît que la conseillère d’Etat valaisanne Waeber-Kalbermatten, dont dépend le sort du prisonnier, le laissera mourir s’il y tient. Je n’en crois rien et je demande: qu’attend-on pour mettre ce trublion au pas en l’alimentant de force?
M.P.
C’est fou ce que les anciennes gloires de la politique peinent à admettre que leur avis n’intéresse plus personne. L’ancien ministre de la culture français Jack Lang en est un exemple particulièrement pittoresque. Alors que, à part le journaliste de service évidemment, personne ne lui demande rien, il s’exprime sur le sort du cinéaste Polanski menacé, en Suisse, d’extradition vers les Etats-Unis pour une affaire de mœurs. «La Suisse que j’aime ne peut pas extrader Polanski», s’est paraît-il exclamé ce mêle-tout dans le Matin Dimanche du 16 mai.
Qu’attendent les gens de presse qui recueillent les états d’âme de ce pitre démonétisé pour lui signaler que la Suisse et les Suisses n’ont que faire de son opinion et se passent aisément de son amour?
Lutte efficace
Deux mille personnes ont participé au concours du programme national d’arrêt du tabagisme 2010. Pour avoir une chance de gagner, elles devaient, comme chaque année, se passer de fumer pendant un mois. Le gagnant a touché cinq mille francs; de quoi acheter une honnête quantité de cigarettes!
Un vent de non-conformisme?
Emoi à Genève! La première assemblée plénière de la Constituante a refusé d’inscrire expressément l’égalité entre hommes et femmes dans la nouvelle loi fondamentale du canton. En dépit d’une gauche «sous le choc», pour reprendre une formule chère à la journalisterie, la majorité des membres de l’assemblée a jugé que la formulation «Toutes les personnes sont égales en droit et en fait» incluait l’égalité des sexes, ce qui semble évident. Il paraît même qu’un radical aurait déclaré, en riposte aux gauchistes bouleversés: «(…) Les femmes sont des personnes comme les hommes.» Vous vous rendez compte!!!??? Pire: il aurait ajouté: «Nous ne voulons pas faire une Constitution avec du prêt-à-penser.»
On commence comme ça, mon bon monsieur, et on finit révisionniste!
Sensibilisation
Il y a quelques jours, un flash mob, pour causer comme les snobs – une mobilisation éclair pour parler le français –, a eu lieu à la Place Bellevue de Zurich, à proximité d’un arrêt de tram. A un coup de sifflet, une centaine de personnes – une manifestation de masse, vraiment! – se sont couchées sur le sol où elles sont restées étendues immobiles pendant trois minutes. L’«exercice» organisé par Greenpeace devait attirer l’attention du public sur le fait que la Suisse est insuffisamment préparée à un accident nucléaire majeur.
Compte tenu de la place consacrée par mon quotidien habituel à ce non-événement, on peut parier que l’opération n’aura sensibilisé les passants qu’au désagrément qu’on éprouve à devoir enjamber des corps inertes.
Absurdités
Depuis que le casse-tête du musée des beaux-arts est en voie de résolution, on voit fleurir à propos de l’avenir de nos musées, en particulier de ceux qui resteront ou s’installeront au Palais de Rumine, un tissus d’absurdités. La première consiste à se féliciter du «pôle muséal dont l’avènement se concrétise du côté de la gare» et qui va libérer de l’espace dans le vieux palais. Bien sûr, tout groupement de gens, de compétences ou d’installations étant désormais un «pôle», il nous fallait dare-dare un «pôle muséal».
Pour faire bon poids, on nous apprend aussi que «le Palais de Rumine doit s’inventer un avenir». Pourquoi ne mettrait-on pas en place un «pôle zodiacal»? Ce serait tout plein mignon, non?
Il paraît qu’il importe de cogiter sur l’orientation qu’on va donner à l’ensemble… du Palais de Rumine, pas du «pôle ruminal», et que le fruit des intenses réflexions du cycliste et accessoirement conseiller d’Etat François Marthaler serait un «pôle multiculturel» de la biodiversité et du changement climatique. L’originalité de ce magistrat me laisse sans voix.
Chantage
Le chanvrier Bernard Rappaz avait réussi à sortir de prison en menaçant de se laisser mourir de faim. Contraint de réintégrer sa cellule, il a recommencé son chantage. Il paraît que la conseillère d’Etat valaisanne Waeber-Kalbermatten, dont dépend le sort du prisonnier, le laissera mourir s’il y tient. Je n’en crois rien et je demande: qu’attend-on pour mettre ce trublion au pas en l’alimentant de force?
M.P.
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