En direct de Sirius
Je souhaite la défaite de la France…
… contre l’Uruguay1, parce que, sans elle, la corruption, demain, s’installerait partout.2
Il ne serait en effet pas acceptable qu’une équipe et le régime qu’elle représente, qui ont tous deux contribué à promouvoir au niveau international la double règle de la tricherie et de la mauvaise foi, par un impressionnant effort combiné d’occultation, sortent récompensés d’une telle entreprise. Le vilain jeu de main du footballeur Thierry Henry, à la cent troisième minute du match retour France-Eire, le 18 novembre 2009, permettant in extremis la qualification d’une équipe constante dans sa très grande médiocrité, mais aussi les défausses successives de MM Sarkozy – «Ne me demandez pas de me substituer à l’arbitre, (…) aux instances du football européen: laissez-moi à ma place» – et Fillon – passant la patate chaude à la FIFA – , et de pas mal d’autres encore, seront encore longtemps marqués du sceau de l’infamie dans le monde du sport. Rétrospectivement, on tremble à ce qu’auraient pu faire de Paris, cette nuit-là, une équipe et des supporters moins bien élevés que les Irlandais.
Le bon côté de ce navrant exercice de reptiles, c’est le nombre de réactions saines qu’il a pu provoquer dans le monde, et même en France, ce qui est rassurant. Ainsi, au mépris des recommandations du pouvoir, une lettre du député UMP Marc Laffineur – contresignée par une vingtaine d’autres collègues honnêtes – au président de la Fédération française de football invitait ce dernier à remettre la qualification en jeu en précisant qu’on ne pouvait pas «laisser croire à la jeunesse française que la réussite passe par la tricherie et l’injustice». Et le même ajoutait surLibération.fr, avec des accents d’Ancien régime, qu’il valait mieux «perdre dans la dignité que gagner avec déshonneur». Louables intentions renvoyées au néant par la décision «sans appel» de la FIFA et les esquives du «système».
Mais plus intéressant encore est le texte du 19 novembre 2009 de M. Daniel Bloy, De Jean Sarkozy à la main d’Henry... le syndrome Nicolas Fouquet – Ou comment le temps change les normes sociales 3, qui, partant de la disgrâce du surintendant des finances de Louis XIV, fait observer, avec les exemples récents qu’il faut, le risque qu’il y a à se tromper d’époque en matière de normes sociales, et remarque celui couru par tout pouvoir incapable de comprendre que «l’esprit du temps a changé, [que] beaucoup d’électeurs déçus de l’impuissance des politiques à juguler la crise économique perdent confiance dans leurs élus et s’en prennent au “système”, c’est à dire à la collusion de fait entre le monde de l’argent et celui du pouvoir».
… En foi de quoi il est permis de se demander si de telles réactions n’annoncent pas au sein de notre Occident en voie d’embourbement rapide une volonté de rétablissement d’une certaine santé morale. Vaste programme! Tardif aussi, hélas.
Madoff – Droit vers une entourloupe à deux bandes?
Le bruit court, depuis quelque temps, sur les ondes hertziennes et la «toile», que certaines banques envisageraient d’indemniser les victimes de l’escroc susnommé. On ne peut que s’en réjouir pour MM. Wiesel et Spielberg, mais aussi pour toutes les malheureuses victimes anonymes plumées par les sirènes du Dieu «Rendement»…
…Et préparer une nouvelle question impertinente: QUI seront les dindons de ces remboursements ?
Du choix d’un chronomètre
Assez tôt dans son existence, le bipède terrestre attache beaucoup d’importance au temps qui se mesure, à son échelle propre, dans un espace défini par son arrivée sur cette planète et son départ d’icelle. Aussi lui faut-il très vite se doter d’un moyen de mesure adéquat, en vertu du principe Hallerien4 que «plus on a vécu, moins il nous reste à vivre». Du cadran solaire à la montre à quartz, en passant par le sablier, la clepsydre, le «coucou-clock», l’horloge parlante et le réveil à synthétiseur vocal, qu’ils soient mécaniques, électroniques, bavards ou lumineux, le bipède devra trancher entre deux systèmes fondamentalement distincts: l’analogique et le numérique5. Ce choix n’est pas innocent. Demandez l’heure à quelqu’un dans la rue, pour voir.
D’une précision infaillible, le porteur d’un système numérique vous répondra qu’il est «dix- neuf heures quarante-trois», ou «seven forty-three PM», s’il est anglo-saxon; ou préférera porter en silence son cadran à vos yeux s’il est bègue.
Huit fois sur dix, le porteur d’un système analogique consultera rapidement ses aiguilles pour vous annoncer un «huit heures moins le quart» un peu arrondi, mais, que diable! que sont deux minutes au beau milieu de la vie d’un homme?
Le premier vit dans un présent perpétuel au rythme de combinaisons de sept bâtonnets qui mutent inlassablement du zéro au neuf en passant successivement par les huit autres chiffres du système décimal.
Le second voit la trotteuse lui grignoter l’existence en sautillant, sans espoir qu’elle fasse jamais machine arrière…
Faites votre choix.
Sémantique
Avec l’effort de féminisation des titres professionnels, s’il m’arrive de pratiquer la «médecine» à l’occasion et avec décontraction, j’ai toujours une certaine appréhension à qualifier une excellente cheffe de «maîtresse-queux».
Max l’Impertinent
1 Le 11 juin, au Mondial 2010… ou, au besoin, contre n’importe quelle équipe ultérieure; ainsi, le football servira-t-il, une fois n’est pas coutume, à autre chose qu’à promener les gens.
2 Formule soufflée à l’auteur par les mânes de certain président du Conseil de l’Etat français (cf. son discours du 22.6.1942).
3 http://www.slate.fr/story/13243/de-jean-sarkozy-la-main-dhenry-le-syndrome-nicolas-fouquet.
4 Du regretté Bernard H., bien sûr !
5 Nous laisserons à dessein de côté la combinaison des deux, susceptible de favoriser le strabisme et le dédoublement de la personnalité.
… contre l’Uruguay1, parce que, sans elle, la corruption, demain, s’installerait partout.2
Il ne serait en effet pas acceptable qu’une équipe et le régime qu’elle représente, qui ont tous deux contribué à promouvoir au niveau international la double règle de la tricherie et de la mauvaise foi, par un impressionnant effort combiné d’occultation, sortent récompensés d’une telle entreprise. Le vilain jeu de main du footballeur Thierry Henry, à la cent troisième minute du match retour France-Eire, le 18 novembre 2009, permettant in extremis la qualification d’une équipe constante dans sa très grande médiocrité, mais aussi les défausses successives de MM Sarkozy – «Ne me demandez pas de me substituer à l’arbitre, (…) aux instances du football européen: laissez-moi à ma place» – et Fillon – passant la patate chaude à la FIFA – , et de pas mal d’autres encore, seront encore longtemps marqués du sceau de l’infamie dans le monde du sport. Rétrospectivement, on tremble à ce qu’auraient pu faire de Paris, cette nuit-là, une équipe et des supporters moins bien élevés que les Irlandais.
Le bon côté de ce navrant exercice de reptiles, c’est le nombre de réactions saines qu’il a pu provoquer dans le monde, et même en France, ce qui est rassurant. Ainsi, au mépris des recommandations du pouvoir, une lettre du député UMP Marc Laffineur – contresignée par une vingtaine d’autres collègues honnêtes – au président de la Fédération française de football invitait ce dernier à remettre la qualification en jeu en précisant qu’on ne pouvait pas «laisser croire à la jeunesse française que la réussite passe par la tricherie et l’injustice». Et le même ajoutait surLibération.fr, avec des accents d’Ancien régime, qu’il valait mieux «perdre dans la dignité que gagner avec déshonneur». Louables intentions renvoyées au néant par la décision «sans appel» de la FIFA et les esquives du «système».
Mais plus intéressant encore est le texte du 19 novembre 2009 de M. Daniel Bloy, De Jean Sarkozy à la main d’Henry... le syndrome Nicolas Fouquet – Ou comment le temps change les normes sociales 3, qui, partant de la disgrâce du surintendant des finances de Louis XIV, fait observer, avec les exemples récents qu’il faut, le risque qu’il y a à se tromper d’époque en matière de normes sociales, et remarque celui couru par tout pouvoir incapable de comprendre que «l’esprit du temps a changé, [que] beaucoup d’électeurs déçus de l’impuissance des politiques à juguler la crise économique perdent confiance dans leurs élus et s’en prennent au “système”, c’est à dire à la collusion de fait entre le monde de l’argent et celui du pouvoir».
… En foi de quoi il est permis de se demander si de telles réactions n’annoncent pas au sein de notre Occident en voie d’embourbement rapide une volonté de rétablissement d’une certaine santé morale. Vaste programme! Tardif aussi, hélas.
Madoff – Droit vers une entourloupe à deux bandes?
Le bruit court, depuis quelque temps, sur les ondes hertziennes et la «toile», que certaines banques envisageraient d’indemniser les victimes de l’escroc susnommé. On ne peut que s’en réjouir pour MM. Wiesel et Spielberg, mais aussi pour toutes les malheureuses victimes anonymes plumées par les sirènes du Dieu «Rendement»…
…Et préparer une nouvelle question impertinente: QUI seront les dindons de ces remboursements ?
Du choix d’un chronomètre
Assez tôt dans son existence, le bipède terrestre attache beaucoup d’importance au temps qui se mesure, à son échelle propre, dans un espace défini par son arrivée sur cette planète et son départ d’icelle. Aussi lui faut-il très vite se doter d’un moyen de mesure adéquat, en vertu du principe Hallerien4 que «plus on a vécu, moins il nous reste à vivre». Du cadran solaire à la montre à quartz, en passant par le sablier, la clepsydre, le «coucou-clock», l’horloge parlante et le réveil à synthétiseur vocal, qu’ils soient mécaniques, électroniques, bavards ou lumineux, le bipède devra trancher entre deux systèmes fondamentalement distincts: l’analogique et le numérique5. Ce choix n’est pas innocent. Demandez l’heure à quelqu’un dans la rue, pour voir.
D’une précision infaillible, le porteur d’un système numérique vous répondra qu’il est «dix- neuf heures quarante-trois», ou «seven forty-three PM», s’il est anglo-saxon; ou préférera porter en silence son cadran à vos yeux s’il est bègue.
Huit fois sur dix, le porteur d’un système analogique consultera rapidement ses aiguilles pour vous annoncer un «huit heures moins le quart» un peu arrondi, mais, que diable! que sont deux minutes au beau milieu de la vie d’un homme?
Le premier vit dans un présent perpétuel au rythme de combinaisons de sept bâtonnets qui mutent inlassablement du zéro au neuf en passant successivement par les huit autres chiffres du système décimal.
Le second voit la trotteuse lui grignoter l’existence en sautillant, sans espoir qu’elle fasse jamais machine arrière…
Faites votre choix.
Sémantique
Avec l’effort de féminisation des titres professionnels, s’il m’arrive de pratiquer la «médecine» à l’occasion et avec décontraction, j’ai toujours une certaine appréhension à qualifier une excellente cheffe de «maîtresse-queux».
Max l’Impertinent
1 Le 11 juin, au Mondial 2010… ou, au besoin, contre n’importe quelle équipe ultérieure; ainsi, le football servira-t-il, une fois n’est pas coutume, à autre chose qu’à promener les gens.
2 Formule soufflée à l’auteur par les mânes de certain président du Conseil de l’Etat français (cf. son discours du 22.6.1942).
3 http://www.slate.fr/story/13243/de-jean-sarkozy-la-main-dhenry-le-syndrome-nicolas-fouquet.
4 Du regretté Bernard H., bien sûr !
5 Nous laisserons à dessein de côté la combinaison des deux, susceptible de favoriser le strabisme et le dédoublement de la personnalité.
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