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Abschied der Gladiatoren»1 (des Bleus et des horions)
Comme prévu, l’équipe de France de football s’est ramassé gadins sur pelles lors de son excursion éclair en République d’Afrique du Sud. En Irlande, il paraît qu’on a pavoisé et nous ne saurions en tenir ici rigueur aux Irlandais. Mais ne tirons pas sur les corbillards des Bleus. Laissons ce soin à leurs médias nationaux qui semblent avoir enfin décelé comme une odeur de pourri bien au-dessus des vestiaires où, paraît-il, l’ambiance était quand même aux miasmes.
Ce qui frappait le touriste étranger en France, avant même le premier coup d’envoi de l’autre côté de l’équateur, c’était l’extraordinaire démobilisation populaire. Les espoirs de succès étaient minimalistes – «Espérons qu’“on” passera les huitièmes de finale.» – comme si les rares supporters avoués semblaient peiner à «supporter»2 les insupportables.
Il est vrai qu’entre les ministres «intègres» oublieux des conflits d’intérêts; ceux qui s’octroient des permis de construire à la carte; ceux qui s’organisent des voyages somptueux ou des encavées de cigares de nababs sur le dos des contribuables; les cumulards de fonctions et de traitements; les jeux de «phynances» qui plument les petits actionnaires en toute impunité; les banques qui vampirisent leur clientèle moyenne et les radars routiers qui pullulent pour tenter de renflouer les caisses vides d’un Etat en quasi-faillite, les Français «d’en bas» sont servis, en matière d’insupportable, au point d’en avoir soupé.
Peut-on leur en vouloir d’être mous du fanion?
De l’art de souffleter un cuistre
Un qui ne l’envoie pas dire, c’est Vladimir Poutine. Interviewé à Sotchi par David Pujadas pour le compte de France 2 (9.6.2010), le premier ministre russe, narquois et juste ce qu’il fallait de méprisant, a infligé au piètre amuseur télévisuel une assez plaisante leçon sur le chapitre des droits de l’Homme: «Je les comprends [les préoccupations de l’Union Européenne au sujet des droits de l’Homme en Russie]. C’est une très ancienne tradition pour les pays européens: ils imposent aux autres leurs normes et leurs règles. Souvenez-vous de ce qui s’est passé durant l’époque de la colonisation – disons – en Afrique. J’ai l’impression que cette vieille tradition s’est muée en démocratisation. Les Européens, et nos partenaires occidentaux en général, aiment à user de cette méthode lorsqu’ils entendent resserrer leur emprise sur une certaine région [du Globe]. Quant aux atteintes [aux droits de l’Homme], elles se produisent partout… Prenons, par exemple, le système pénitentiaire français…».
Curieusement, nous avons dû nous baser sur la traduction anglaise de la BBC pour retranscrire ce passage de l’interview, les relations françaises sur la «toile» ayant été quelque peu expurgées…
Appels du 18 juin
La France a célébré en grande pompe le septantième anniversaire d’un appel lancé par un général de brigade inconnu3 qui, de Londres, donnait la réplique à un Maréchal célèbre ayant fait «don de sa personne pour atténuer son malheur» (de la France, pas du général). En cette occasion, au son d’ânonnements hertziens de malheureux enfants chargés d’une «mémoire» dont ils n’avaient aucun souvenir, on aura pu observer avec amusement ou consternation, selon distance, toutes sortes de tentatives de récupération d’une casquette décidément trop grande pour les nains du moment. En matière de mémoire, un geste aurait suffi: remettre au goût du jour celle du capitaine de corvette Honoré d’Estienne d’Orves4, résistant des premiers jours, pris en France occupée et parti au supplice avec l’admiration de l’adversaire allemand: de belle stature morale et physique, l’homme était droit, net, responsable, authentiquement noble... catholique pratiquant, aussi; trop de raisons, sans doute, de ne pas l’exhumer...
Pour une lecture différente des «fautes» israéliennes
(deux poids et… combien de mesures?)
De notre point de vue, qualifier de fautes les opérations israéliennes de l’assassinat à Dubaï de Mahmoud Al-Mahbouh (19.1.2010) et de l’attaque en eaux internationales de la «Flottille pour la paix» (31.5.2010), c’est mal apprécier le danger que représente le régime en place à Tel-Aviv.
Peut être serait-il plus réaliste de lire dans cette intéressante succession de «maladresses», d’«erreurs» et de «fautes» que Tel-Aviv n’a que faire des questions de légalité au sens du droit des gens, mais qu’elle s’arroge le droit de frapper qui elle veut, où elle veut, quand elle veut. Et ce ne sont pas les couinements des comparses du «monde libre» qui l’en dissuaderont.
Ce qui nous permet de poser la question impertinente que voilà: quelles auraient été les réactions dudit «monde libre» si l’Iran s’était octroyé le droit d’entreprendre le quart de la moitié du commencement de telles opérations?
Bizarreries
Le 30 mai, Israël était présent au nombre des pays prenant part au Grand Prix eurovision de la chanson. A quel titre?5
Confession
Je ne suis pas un visiteur de malades enthousiaste: allongés, les géants prennent des allures de nains.
Max l’Impertinent
1 Titre d’une marche d’Hermann Louis Blankenburg désormais jouée dans les cirques, faute de bottes cloutées.
2 Dans les médias, en français multiculturel, «soutenir» se prononce désormais «supporter».
3 A titre temporaire, mais dont les deux étoiles, bien cousues, ont tenu.
4 Nous y reviendrons dans le prochain Pamphlet.
5 Un bref regard sur la mappemonde confirmera aux faibles en géographie qu’Israël n’est pas en Europe.
Comme prévu, l’équipe de France de football s’est ramassé gadins sur pelles lors de son excursion éclair en République d’Afrique du Sud. En Irlande, il paraît qu’on a pavoisé et nous ne saurions en tenir ici rigueur aux Irlandais. Mais ne tirons pas sur les corbillards des Bleus. Laissons ce soin à leurs médias nationaux qui semblent avoir enfin décelé comme une odeur de pourri bien au-dessus des vestiaires où, paraît-il, l’ambiance était quand même aux miasmes.
Ce qui frappait le touriste étranger en France, avant même le premier coup d’envoi de l’autre côté de l’équateur, c’était l’extraordinaire démobilisation populaire. Les espoirs de succès étaient minimalistes – «Espérons qu’“on” passera les huitièmes de finale.» – comme si les rares supporters avoués semblaient peiner à «supporter»2 les insupportables.
Il est vrai qu’entre les ministres «intègres» oublieux des conflits d’intérêts; ceux qui s’octroient des permis de construire à la carte; ceux qui s’organisent des voyages somptueux ou des encavées de cigares de nababs sur le dos des contribuables; les cumulards de fonctions et de traitements; les jeux de «phynances» qui plument les petits actionnaires en toute impunité; les banques qui vampirisent leur clientèle moyenne et les radars routiers qui pullulent pour tenter de renflouer les caisses vides d’un Etat en quasi-faillite, les Français «d’en bas» sont servis, en matière d’insupportable, au point d’en avoir soupé.
Peut-on leur en vouloir d’être mous du fanion?
De l’art de souffleter un cuistre
Un qui ne l’envoie pas dire, c’est Vladimir Poutine. Interviewé à Sotchi par David Pujadas pour le compte de France 2 (9.6.2010), le premier ministre russe, narquois et juste ce qu’il fallait de méprisant, a infligé au piètre amuseur télévisuel une assez plaisante leçon sur le chapitre des droits de l’Homme: «Je les comprends [les préoccupations de l’Union Européenne au sujet des droits de l’Homme en Russie]. C’est une très ancienne tradition pour les pays européens: ils imposent aux autres leurs normes et leurs règles. Souvenez-vous de ce qui s’est passé durant l’époque de la colonisation – disons – en Afrique. J’ai l’impression que cette vieille tradition s’est muée en démocratisation. Les Européens, et nos partenaires occidentaux en général, aiment à user de cette méthode lorsqu’ils entendent resserrer leur emprise sur une certaine région [du Globe]. Quant aux atteintes [aux droits de l’Homme], elles se produisent partout… Prenons, par exemple, le système pénitentiaire français…».
Curieusement, nous avons dû nous baser sur la traduction anglaise de la BBC pour retranscrire ce passage de l’interview, les relations françaises sur la «toile» ayant été quelque peu expurgées…
Appels du 18 juin
La France a célébré en grande pompe le septantième anniversaire d’un appel lancé par un général de brigade inconnu3 qui, de Londres, donnait la réplique à un Maréchal célèbre ayant fait «don de sa personne pour atténuer son malheur» (de la France, pas du général). En cette occasion, au son d’ânonnements hertziens de malheureux enfants chargés d’une «mémoire» dont ils n’avaient aucun souvenir, on aura pu observer avec amusement ou consternation, selon distance, toutes sortes de tentatives de récupération d’une casquette décidément trop grande pour les nains du moment. En matière de mémoire, un geste aurait suffi: remettre au goût du jour celle du capitaine de corvette Honoré d’Estienne d’Orves4, résistant des premiers jours, pris en France occupée et parti au supplice avec l’admiration de l’adversaire allemand: de belle stature morale et physique, l’homme était droit, net, responsable, authentiquement noble... catholique pratiquant, aussi; trop de raisons, sans doute, de ne pas l’exhumer...
Pour une lecture différente des «fautes» israéliennes
(deux poids et… combien de mesures?)
De notre point de vue, qualifier de fautes les opérations israéliennes de l’assassinat à Dubaï de Mahmoud Al-Mahbouh (19.1.2010) et de l’attaque en eaux internationales de la «Flottille pour la paix» (31.5.2010), c’est mal apprécier le danger que représente le régime en place à Tel-Aviv.
Peut être serait-il plus réaliste de lire dans cette intéressante succession de «maladresses», d’«erreurs» et de «fautes» que Tel-Aviv n’a que faire des questions de légalité au sens du droit des gens, mais qu’elle s’arroge le droit de frapper qui elle veut, où elle veut, quand elle veut. Et ce ne sont pas les couinements des comparses du «monde libre» qui l’en dissuaderont.
Ce qui nous permet de poser la question impertinente que voilà: quelles auraient été les réactions dudit «monde libre» si l’Iran s’était octroyé le droit d’entreprendre le quart de la moitié du commencement de telles opérations?
Bizarreries
Le 30 mai, Israël était présent au nombre des pays prenant part au Grand Prix eurovision de la chanson. A quel titre?5
Confession
Je ne suis pas un visiteur de malades enthousiaste: allongés, les géants prennent des allures de nains.
Max l’Impertinent
1 Titre d’une marche d’Hermann Louis Blankenburg désormais jouée dans les cirques, faute de bottes cloutées.
2 Dans les médias, en français multiculturel, «soutenir» se prononce désormais «supporter».
3 A titre temporaire, mais dont les deux étoiles, bien cousues, ont tenu.
4 Nous y reviendrons dans le prochain Pamphlet.
5 Un bref regard sur la mappemonde confirmera aux faibles en géographie qu’Israël n’est pas en Europe.
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