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APPEL URGENT ! Il faut sauver Hou-Donk Toussah !

(Une fois n’est pas coutume, qu’il nous soit permis ici d’épouser une des causes de BHL.)

Parce qu’elle a refusé de manger le chien bouilli rituel des cérémonies clôturant les libations de May-Dóc, si vous tous, citoyens concernés, emboîtant le pas aux plumes du Monde libre, ne réagissez pas très vite, Hou-Donk Toussah, jeune mère de vingt-deux ans condamnée par la junte des généraux du Pathet-Lahpeng aura la tête écrasée sous la patte de l’Eléphant sacré à l’occasion de la fête expiatoire du Soleil noir.

(Pour agir sans plus tarder, voir plus bas: «Adhérez au CLIST».)

«La politique du pire»

…et tout ce que peut avoir d’inutile et de dangereux un point de vue qui mène à reculer pour mieux sauter et, finalement, à ne plus sauter du tout, sont magistralement analysés par M. Olivier Delacrétaz dans son éditorial de la Nationdu 27.8.20101. Et donc, au vu de l’état de décomposition de nos démocraties, on se prend à rêver à une politique du mieux comme, par exemple, l’élection par notre peuple – sans tolérer la moindre interférence extérieure – d’un chef responsable – issu de celui-ci – sur un programme contrôlable et mesurable axé sur un retour à la souveraineté nationale et visant à la recherche du bien-être de tous en général – mais des nôtres en premier lieu – par un retour à un équilibre naturel: développement harmonieux de l’esprit et de la matière; promotion d’un artisanat et d’une paysannerie de qualité en parallèle avec une mise à une échelle contrôlable de la production industrielle et une interdiction de la spéculation. Ce chef pourrait être nommé pour dix années reconductibles par décision populaire avec une obligation de résultat assortie, le cas échéant, de recherches de responsabilités pouvant entraîner des sanctions contre les responsables sur leur personne ou sur leur patrimoine. Bien entendu, quiconque s’aviserait d’imaginer un tel «redressement» verrait sous vingt-quatre heures le Gendarme du «Monde libre» sur le pas de sa porte. Il ne nous reste donc plus qu’à nous attendre au pire... ou à espérer une saturation rapide.

« Je commence à croire ce que disent les journaux… Vous êtes une larve, M. le ministre, vous êtes un étron… »

Cette réplique – contrairement à ce que le lecteur moyen serait enclin à penser à la lumière d’événements en cours dans un pays voisin – n’est ni réelle, ni récente. Le tandem Lautner-Audiard la mettait dans la bouche de Klaus Kinski campant avec ce qu’il fallait d’élégance ambiguë et de mépris le personnage de Nicolas Tomsky, puissant financier international, opportunément germanique, simple maillon d’une chaîne de corruption «globale».

Il en disait d’autres – et de joliment prémonitoires – le cynique M. Tomsky: «En attendant qu’ils installent l’internationale des prolos, on a mis en place l’internationale du pognon… C’est un peu plus sérieux. (…) Des mots comme “belligérant” ou “allié” n’ont plus de sens. Nous n’avons plus d’amis, nous avons des “partenaires”; nous n’avons plus d’ennemis, nous avons des “clients”. Le capital ne connaît plus de frontières… »; « Votre dernier grand chef d’Etat ne vous a pas envoyé dire que vous étiez des veaux… Alors en quoi cela dérange-t-il le veau qu’un secrétaire d’Etat ou un directeur de cabinet s’enrichisse un peu trop rapidement? Croyez-vous que la situation économique en soit affectée? Allons donc ! L’essentiel est de construire, de produire, de donner aux veaux ce qu’ils désirent: à bouffer, à boire, à baiser, à partir sur l’herbe le samedi… avec quelques transhumances en altitude, l’hiver… »

Le film s’intitulait Mort d’un pourri 2 et date de 1977… Et que voyons-nous aujourd’hui ? Un hebdomadaire français3 qualifier de «voyou de la République» le premier magistrat du pays en première de couverture! Si un organe de presse brave ainsi le risque d’outrage au chef de l’Etat, c’est que sa rédaction n’est pas sans munitions. Crispée sur sa roche tarpéienne, carbonisée par les affaires, missions d’opportunité partiellement remplies, et donc désormais inutile aux yeux de sa clientèle, l’«Erreur» de l’Elysée va maintenant découvrir que ce sont précisément ceux qui l’ont fait roi qui vont le renvoyer à ses pénates pour faire place à quelque nouveau pion utile.

Et pour la bonne bouche, la dernière qui circule à Paris : «A quoi voit-on qu’un ministre vous ment? – Ses lèvres bougent!»

Cul de sac au sommet (la malédiction du parvenu)

Lorsqu’un arriviste est arrivé, faute d’endroit où aller, il ne lui reste plus qu’à administrer, sur place, la preuve sans cesse renouvelée de son incompétence.

Adhérez au CLIST ! (Comité Libre International de Soutien à Toussah)

Avouez que vous avez hésité ! Tous les ingrédients y figuraient – l’exotisme phonétique (Où-donc-tout-ça ?– Médoc – Pâté d’lapin… des noms que vous imaginiez peut-être en Birmanie ou dans quelque autre de ces coins-là dont on dit tant de mal mais qu’on connaît si peu); l’exotisme de situation (Eléphant sacré, fête expiatoire); l’exotisme culinaire (chien bouilli… ça n’vaut certainement pas nos cuisses de grenouilles !); la personnalité émouvante de la future victime; les connotations fascisantes (junte – généraux – Soleil Noir) essentielles à la sidération mentale («A bas le “fâchismassassin” !»); la «locomotive» (merci, Bertrand-Hector Lahuri, de m’avoir laissé employer à titre d’accroche tes initiales célèbres); l’éloignement géographique (a beau mentir qui vient de loin); sans oublier l’horreur du supplice encouru – alliés à la méconnaissance totale d’un dossier qui n’existe pas !

S’il advient cependant que vous vous intéressiez quelque peu aux dossiers qui existent, penchez-vous d’un peu plus près sur celui d’une certaine dame qu’on dit promise à la lapidation par des «islamomorphes fascistoïdes», là-bas, dans cet Iran nucléaire et exterminateur, en pondérant ce qui s’affirme chez nous par l’article de M. Jean Tafazzoli: Ce mensonge sur la lapidation de Sakineh en Iran4.

Et pendant ce temps, pour avoir osé mettre en péril la Vulgate, Vincent Reynouard, père de famille de huit enfants, croupit dans une prison française dans l’indifférence appliquée des médias européens.

Max l’Impertinent

1 N° 1896, p. 1.

2 En DVD chez Pathé sous référence 450830.

3 Le 7.8.2010 (n° 694), Marianne titre Le voyou de la République… pour s’aplatir trois semaines plus tard (n° 697, 28.8.10, p. 4) sous la plume contorsionnée de Maurice Szafran: « En [cataloguant le Président] de la sorte, nous avions conscience de… le protéger […des qualificatifs de Pétainiste, Vychiste]!» Vous avez bien lu (et le reste est à l’avenant).

4 http://www.mecanopolis.org/?p=19363

Thèmes associés: Humeur - Politique française

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